Entreprises : l’industrie française se montre résiliente face à la crise géopolitique

En marge de l’intervention télévisée d'Emmanuel Macron, jeudi, au sujet de l’Ukraine, une étude de l’Insee montre l’impact de la situation internationale sur l’industrie française. Un écart important se creuse entre les branches d’activité.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Turboréacteur produit par Safran à Villaroche, près de Paris, le 16 juin 2023. Photo d'illustration (GONZALO FUENTES / POOL/AFP)

Dans sa dernière note de conjoncture, jeudi 14 mars, l’Insee confirme ce que dit la Banque de France : la reprise se fait attendre pour la croissance française, rendez-vous en 2025-2026. Mais l’Institut national de la statistique étaye son analyse d’un constat saisissant sur le climat des affaires : les clivages entre nos différents secteurs de production n’ont jamais été aussi importants depuis… 30 ans - hors période de crise sanitaire.

Le climat des affaires est basé sur le moral et l’analyse de la situation par les dirigeants. Ce climat est de plus en plus hétérogène, pour une raison compréhensible : depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les secteurs ont été exposés de manières différentes à l’envolée du prix de l’énergie et des matières premières. L’Insee montre l’impact différent selon les filières. S'il a épargné l’aéronautique, qui reprend bien, les branches énergo-intensives comme les secteurs de la métallurgie, chimie, papier, ont plus souffert de la hausse des prix de l’énergie et sont déprimées. 

L'industrie française plutôt résiliente dans l'ensemble

L’industrie aéronautique est celle qui absorbe plus facilement les chocs. Si la production de cette branche reste d'un quart inférieure à celle d’avant Covid en 2019, les carnets de commandes y sont supérieurs à la moyenne. Le choc a été moindre pour les avionneurs français que pour les Allemands confrontés à de plus fortes variations de prix de l’énergie, en raison de leur choix politique de sortie du nucléaire. On note une mention spéciale pour les fabricants français de moteurs d’avions comme Safran, par exemple.

Conclusion : dans le contexte international tendu, même avec les disparités entre secteurs d’activité, l’industrie française se montre résiliente avec, toujours, la délicate question de notre productivité. Le coût du travail reste cher pour les entreprises qui décident de maintenir l’emploi, malgré la variation des carnets de commandes.

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