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Fret SNCF se prépare à affronter une année difficile

Fret SNCF, la filiale transport marchandises du groupe ferroviaire public, se dirige vers une restructuration. Avec la crise sanitaire et économique, l’entreprise s’attend à une baisse d’activité cette année. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une locomotive de fret en gare de Thionville (Moselle). (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

"Fret SNCF devrait pouvoir passer le cap mais va devoir réduire la voilure". Petite phrase qui en dit long, prononcée sans détour par le président de cette filiale, Frédéric Delorme, dans un entretien accordé à l'Agence France Presse. L’an dernier, Fret SNCF a enregistré une baisse d’un peu plus de 20% de son chiffre d’affaires. Depuis le premier confinement, l’activité n’a pas retrouvé son niveau normal et après un rapide sondage des clients, cette année devrait être du même acabit. Il faut réagir, Frédéric Delorme vient d’allumer le contre-feu.

Ni plan social, ni plan de départ

Sans faire de raccourci trop rapide, on peut dire que la filiale de la SNCF est confrontée à la même problématique que Michelin, qui a annoncé cette semaine la suppression de 2 300 postes en France, sans licenciements secs. Face à de sombres perspectives, pour ne pas perdre en compétitivité, il faut adapter l’outil de production. Et puis la crise du Covid-19 s’est ajoutée à la grève des cheminots contre la réforme des retraites.

Michelin et Fret SNCF : mêmes causes, mêmes effets

Différence notable : Michelin est une entreprise privée, Fret SNCF appartient à un groupe public, soutenu par l’État presque jusqu'au "quoi qu’il en coûte". Dans son entretien à l’AFP, le patron de l’entreprise publique le dit clairement : Fret SNCF va devoir s’adapter notamment en réduisant ses effectifs, mais il n'y aura ni plan de départ, ni plan social. Cela se fera par une mutation d’un peu plus de 400 salariés sur 5 300, dont une centaine de conducteurs, vers d’autres activités de la SNCF, en plus des départs en retraite. S'ajouteront des économies de structures avec la vente de biens immobiliers et d'une centaine de locomotives en surplus face à la baisse de l’activité. Michelin (privé), Fret SNCF (public)… Dans les deux cas, des plans de compétitivité. Un mot que nous risquons d’entendre de manière insistante dans les prochains mois.

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