Hausse des cours des matières premières : la tonne de cacao coûte désormais plus chère qu’une tonne de cuivre

Les cours du cacao ne cessent d’augmenter sur le marché international. Le sujet prend toute son importance à quelques jours des fêtes de Pâques pendant lesquelles le chocolat est à l’honneur.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des ouvriers ramassent des fèves de cacao sèches devant le magasin d'une coopérative de cacao du village d'Hermankono, en Côte d'Ivoire, le 14 novembre 2023. (SIA KAMBOU / AFP)

La tonne de cacao, que l’on appelle aussi l’Or brun, est désormais plus chère que la tonne de cuivre ! Si vous avez déjà acheté les cloches, les œufs et autres lapins pour le week-end de Pâques, le samedi 30 et dimanche 31 mars, vous avez déboursé plus que les années précédentes. L'inflation traditionnelle n’y est pour rien. La faute cette année aux cours mondiaux qui viennent de dépasser les 10 000 dollars la tonne de fèves de cacao (9 230 euros) alors qu’elle était encore à 6 000 dollars en début d’année, soit le niveau plus haut depuis la fin des années 70. C’est le prix de base pour les chocolatiers qui achètent leur matière première.

L'offre reste largement inférieure à la demande. Tout ce qui est rare est cher. La production de fèves de cacao est touchée par des maladies causées par d’abondantes pluies récentes en Afrique de l’Ouest. La production ne supporte pas la trop forte humidité et le manque d'ensoleillement. La Côte d’Ivoire est le premier pays producteur de cacao au monde, suivie du Ghana. À eux deux, ils fournissent près de 60% de la production totale mondiale de fèves.

Pas d'amélioration prévue dans l'immédiat 

Généralement, il faut entre six et dix à 12 mois pour que la hausse des cours du cacao se répercute sur le prix des produits finis en magasins (tablettes de chocolat, etc.). Mais la hausse est amorcée depuis l’année dernière. Certains groupes, comme Lindt, ont anticipé et déjà augmenté leurs prix de 10%. Parallèlement, des fonds d’investissement anglo-saxons entretiennent cette volatilité du marché du cacao en spéculant. Enfin, une nouvelle réglementation européenne, qui interdit l’importation de produits issus de déforestation va compliquer la donne. Cette réglementation entrera en vigueur en décembre prochain.

Nous pouvons donc déjà anticiper sans se tromper : la hausse des prix enregistrée cette année dans les magasins par rapport à Pâques de l'année dernière devrait être pire pour Pâques 2025.

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