Hausse des prix des carburants : où se situe la France par rapport au reste de l'Europe ?
Le prix de l’essence et du diesel s’envole en France mais sommes-nous les plus mal lotis au sein de l’Europe ? Est-ce que la France est le seul pays à connaître une flambée des prix du carburant ?
Les pays européens sont aussi concernés par les hausses de prix de carburant. Et si l'on regarde simplement le classement de la France parmi les 26 États membres de l’Union européenne, selon un classement public mis à jour chaque semaine par les services de la Commission européenne, le constat est que la France se trouve dans le haut du classement, que ce soit pour l’essence ou le diesel. Dans les deux cas, nous sommes dans le top 5.
Pour l’essence, la France est en 5e position derrière notamment l’Italie, la Grèce et le Danemark. Pour le diesel, nous sommes 4e derrière l’Italie, la Suède et le Royaume-Uni. Dans l’ensemble, les carburants sont nettement moins chers en Europe de l’Est qu’à l’Ouest, exception faite du Luxembourg et de l’Espagne.
La différence par les taxes
Bien plus que le coût de production, de raffinage et de distribution, les taxes font la différence entre les différents pays européens. Il suffit de se rendre sur le site du ministère de l’Économie et des Finances, on le voit en toute transparence. Les deux fardeaux principaux sont la taxe Intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui représentent toutes les deux plus de 60% du montant d’un litre d’essence sans plomb et 58% d’un litre de gazole.
Cela fait combien pour l’État, et que reste-t-il pour le distributeur ? Si l'on prend le diesel qui occupe encore la majorité du parc automobile français, un litre vendu grosso-modo 1,50 euro à la pompe rapporte jusqu’à 90 centimes à l’État. Contrairement à certaines informations qui circulent sur les réseaux sociaux, sur les 26 pays européens, la France n’est pas la championne toutes catégories mais elle est 3e pour le diesel et 4e pour le super sans-plomb. Dans les deux cas nous sommes battus par l’Italie. Sorti des frais d’approvisionnement et de raffinage, la marge nette du distributeur équivaut à 1% du prix du litre.
C’est ce 1% que le gouvernement met dans la balance pour faire baisser le prix à la pompe. Autant dire que les discussions dans les prochaines semaines à Bercy s’annoncent très animées, avec cette question de fond : qui de l’Etat ou des distributeurs doit faire le plus gros effort ?
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