Ikea touché en plein vol par l’inflation et la pénurie de matières premières
Le géant suédois publie ses derniers résultats financiers et 2022 s’avère difficile.
Au cours de son exercice clos fin août, l’enseigne jaune sur fond bleu n’a pas dépassé quarante milliards d’euros de chiffre d’affaires. Ce qui parait confortable, mais il faut rappeller que le chiffre d’affaires n’est pas le bénéfice final. C’est le résultat des ventes avant paiement de ce que l’on appelle les "intrants", tout ce qui permet de fabriquer les produits, comme les matières premières. Si les ventes ont continué à augmenter, le groupe a dû absorber près d’un milliard d’euros de hausse des coûts de fabrication.
Inflation, approvisionnement et matières premières
À peine sorti des ruptures de chaînes avec les confinements imposés par la crise sanitaires, la guerre en Ukraine a de nouveau enrayé la machine. Ensuite, qui dit difficultés d’approvisionnement, dit moins de matières premières, donc des produits plus chers à se procurer sur le marché pour fabriquer les meubles, ajouté à cela l’inflation traditionnelle. Or, Ikea se présente comme le champion de l’ameublement bon marché. On observe alors un effet ciseaux : des matières premières plus chères en amont pour fabriquer en aval des produits à prix raisonnés. Cela ne passe plus.
Pour limiter l’impact de l’inflation sur sa clientèle, Ikea a baissé ses prix, jusqu’à 20% en Pologne, 10% en Belgique sur les célèbres étagères Billy. Ce qui entame la rentabilité de ce type de produit très populaire. À terme, Ikea sera contraint remonter ses tarifs.
Quelques semaines après le début du conflit, l’enseigne suédoise a réduit la voilure de ses implantations commerciales. Ikea a fermé progressivement tous ses magasins russes et 10 000 salariés ont été licenciés sur un total de 12 000. Ikea reste implanté dans trente-deux pays et se recentre sur les cœurs de ville pour toucher une autre clientèle, plus urbaine, aux moyens financiers plus confortables.
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