L’Allemagne se dirige-t-elle vers une nouvelle récession économique en 2024 ?

Le gouvernement allemand vient, mercredi, de revoir à la baisse ses perspectives de croissance pour l'année 2024. Une mauvaise nouvelle alors que l'économie allemande était déjà entrée en récession l'an dernier.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Robert Habeck, ministre fédéral de l'Économie et de la Protection du climat et vice-chancelier, présente les projections d'automne du gouvernement fédéral., le 9 octobre 2024. (JULIANE SONNTAG / PHOTOTHEK MEDIA LAB)

C’est ce qui s’appelle "sabrer" dans les prévisions. Alors qu’il tablait précédemment sur une croissance de 0,3% du PIB (la richesse nationale produite) pour l’ensemble de cette année 2024, le gouvernement d’Olaf Scholz table désormais sur un recul de 0.2%. C'est ce qu'il a annoncé mercredi 9 octobre. Or, le Produit intérieur brut de la première économie européenne s’était déjà contracté de 0,3% en 2023. Les années 2023 et 2024 seraient donc successivement dans le rouge outre-Rhin.

Cette panne du moteur économique de la zone euro intervient après une série de mauvaises nouvelles qui ont plombé la rentrée. Dans le secteur de l’énergie, l’économie allemande, qui a longtemps bénéficié de flux bon marchés grâce aux accords de livraison de gaz russe, continue de subir de plein fouet les effets de la guerre en Ukraine. Berlin profitait également d’exportations dynamiques notamment vers la Chine et les États-Unis, ses plus importants partenaires commerciaux, mais la demande faiblit avec le retour de mesures protectionnistes. À quoi il faut ajouter des problèmes plus structurels comme une transition écologique très compliquée.

Les bienfaits espérés du plan "initiative de croissance"

Le Premier ministre, Olaf Scholz, table sur un sursaut à partir de 2025 grâce à un plan baptisé  "initiative de croissance", qu’il a présenté cet été. Ce plan repose sur des allègements fiscaux, moins de bureaucratie coûteuse et des incitations pour maintenir les seniors au travail. Comme beaucoup de ses voisins, dont la France, l’Allemagne paie le prix du vieillissement de sa population, qui pèse sur ses comptes sociaux. Moins d’enfants, à terme ce sont moins de jeunes sur le marché du travail et donc moins de rentrées de cotisations sociales et un déséquilibre des systèmes redistributifs. Un problème de société qui pèse lourdement sur les finances. Malgré son sérieux et sa rigueur, le moteur économique de l’Europe prend à son tour un sérieux coup dans la mécanique.

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