La Bourse de Paris, au plus haut, ignore-t-elle la crise sociale en France ?
Quelle est la photo du moment ? Dans l’actualité, c’est effectivement celle des manifestations contre la réforme des retraites, celle du pouvoir d’achat en berne, etc. Mais, pourtant, la place de Paris est composée principalement de valeurs directement liées à la croissance économique mondiale. Les secteurs et les entreprises qui en profitent sont le luxe (LVMH, L’Oréal, Hermès, Kering), la défense (Dassault, Thales) et le tourisme (l’hôtelier Accor, la Cie des Alpes, etc.). La Bourse réagit donc essentiellement aux tendances extérieures à l'actualité franco-française.
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Réaction aux tendances extérieures
Le luxe est, en effet, tiré par le marché chinois qui voit les restrictions liées à la dernière vague de Covid-19 enfin levées. L’industrie du luxe pèse 25 % dans la composition du CAC 40, l’indice phare de la Bourse de Paris. Dans le tourisme, malgré le contexte tendu, les voyages repartent, la demande est forte, tout bénéfice pour les entreprises de l’hôtellerie, des loisirs et du transport. Enfin, les entreprises de la Défense ? C’est un constat qui peut faire bondir, mais, dans les faits, avec les tensions géopolitiques et surtout en ce moment la guerre en Ukraine, c'est la course au réarmement. Les budgets militaires sont partout à la hausse et les fabricants de matériels en profitent.
Une tendance durable ?
En ce moment, l’optimisme boursier est tel que les opérateurs ont visiblement déjà oublié les soubresauts du secteur bancaire avec la faillite de la banque SVB aux Etats-Unis et les lourds déboires de Crédit Suisse en Europe. Élément important : les cours de bourse représentent aujourd'hui une quinzaine de fois les bénéfices futurs des entreprises concernées. C'est-à-dire les bénéfices qu'elles devraient réaliser à horizon d'un an. Par ailleurs, leur valorisation boursière représente entre une et deux fois leur valeur comptable, ce qui est un matelas plutôt rassurant pour les investisseurs.
Une correction à la baisse va bien se produire un jour ou l’autre. Quand les marchés montent, il y a toujours un moment où les opérateurs financiers reprennent leurs bénéfices et, subitement, les marchés retombent. Les variations sont parfois importantes, mais les hauts et les bas sont logiques. Dans tous les cas, attention à l’excès d’optimisme.
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