La croissance du secteur numérique ralentit en France

Cette branche d'activité n’est pas épargnée par la déprime générale, si l’on en croît les derniers chiffres communiqués par les professionnels.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un graphiste apporte la touche finale à une scène d'un jeu vidéo, le 3 octobre 2023 (photo d'illustration). (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

La situation est paradoxale car le numérique, avec l’IA en étendard, est présenté comme le secteur porteur, car innovant, et ouvrant les portes de l’industrie à tous les champs du possible. Ce secteur regroupe les éditeurs de logiciels, les entreprises de services, le conseil en technologie… bref, tout ce que représente nos entreprises de demain. Selon l’organisation professionnelle Numeum, qui a dévoilé ses observations mardi 10 décembre, l’ensemble de la branche a connu en 2023 une croissance de 3,5%, en net ralentissement par rapport à 2022 (+6,5%).

Le changement de dynamique s’est produit dans le courant de 2024. Numeum l’attribue à l’instabilité politique qui, à partir de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, a entraîné un ralentissement des investissements et des recrutements.

Un climat politique défavorable

Face à l’instabilité et la perte de confiance, dans l’attente d’un horizon politique plus serein, près de 30% des sociétés interrogées déclarent avoir réduit leurs recrutements. 30%, c’est trois fois plus qu’en 2023. Par secteurs, les éditeurs de logiciels se maintiennent avec une croissance toutefois limitée à 8%. En revanche, on tombe à 0,7% de hausse pour les entreprises de services numérique et de conseil technologique, autant dire la stagnation.

L’ensemble de la branche – éditeurs de logiciels, sociétés de services numériques et de conseil technologiques – pèse 70 milliards d’euros. La seule activité de l’influence et de la création sur internet pèse entre 6 et 7 milliards, soit près de 0,2% de notre PIB (la richesse produite par l’économie française sur l’année). Ce sont quelque 300 000 créateurs de contenus qui génèrent des revenus, notamment pour les grandes plateformes internet. Nous ne sommes pas là dans le service ou l’édition à proprement parler mais dans la création.

Les influenceurs sont ceux qui tirent le mieux leur épingle du jeu avec un taux de croissance annuel de 25%, selon les organisateurs du salon Paris Creator Week, qui se tient jusqu’à mercredi 11 décembre, à Paris, précisément à la Station F (halle Freyssinet), présentée comme le plus grand incubateur de start-up au monde.

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