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Le brief éco. 40 PME par jour mettent la clé sous la porte en raison d'un retard de paiement, mais la situation s'améliore

Le retard de paiement est la cause d' une faillite de PME sur quatre, selon le 4e baromètre du médiateur des entreprises publié mercredi.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La comptabilité d'une entreprise. (MAXPPP)

Beaucoup de petites entreprises meurent aujourd’hui de ne pas être payées dans les temps par leurs clients que sont les grandes entreprises ou certaines administrations. Malgré différentes lois récentes, la question des délais de paiement n’est toujours pas réglée, mais il y a une évolution nettement positive.

La loi de modernisation de l'économie (LME), votée en 2008, plafonne ces délais de paiement à 45 jours fin de mois (ou 60 jours à compter de la date d'émission de la facture). Ce n’est pas connu du grand public mais ces retards sont un véritable fléau pour les PME-TPE. À force de sensibiliser les grands donneurs d’ordre, la situation s’améliore. C’est le rôle notamment du médiateur des entreprises, Pierre Pelouzet, directement rattaché à Bercy.

Des stratagèmes pour repousser le règlement

Le médiateur des entreprises publie mercredi 10 octobre un baromètre réalisé avec le cabinet conseil en intelligence artificielle Sidetrade. Les auteurs de l’étude se sont intéressés aux factures des PME que les donneurs d’ordre (leurs grands clients) déclarent non conformes. Inutile de préciser que certains grands groupes regorgent de stratagèmes pour repousser le règlement des factures. Mais sur un an, on arrive quand même à une diminution de presque dix du nombre de jours de blocages pour factures non conformes (on est à une quarantaine de jours en moyennes contre plus de cinquante l’année dernière).

Dix jours, c’est énorme pour la trésorerie d’une petite entreprise. De l’argent qui rentre plus rapidement, ce sont moins de tensions et des salaires payés plus facilement. Si la loi était strictement respectée, la trésorerie libérée serait de douze milliards d’euros. C’est à dire que douze milliards d’euros dorment aujourd’hui dans les caisses des grands groupes.

L’amélioration des relations clients est quasi générale mais certains font plus d’efforts que d’autres, notamment en matière de numérisation des taches : l’industrie manufacturière, les entreprises de production et de commercialisation de gaz et d’électricité, les activités scientifiques, sont les plus vertueuses. En queue de classement : la restauration, la construction et l’enseignement, éternel cancre, qui ne résout toujours pas les problèmes en-dessous de soixante jours (deux mois). Chaque jour, près de 40 PME mettent la clef sous la porte en raison de retards de paiement. On estime que l’on peut multiplier par six le risque pour une entreprise de faire faillite à partir de 30 jours de retards de paiement.

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