Le brief éco. Banques italiennes, les soldes avant Noël
Mobilisation générale pour sauver les banques italiennes. Alors que la Commission européenne se dit prête à discuter avec Rome de différentes options possibles, le Qatar et le Crédit Agricole entrent dans la danse.
Mobilisation générale pour sauver les banques italiennes. Alors que la Commission européenne se dit prête à discuter avec Rome de différentes options possibles, le Qatar et le Crédit Agricole entrent dans la danse.
La situation ne serait pas si grave, on pourrait dire que ce sont les soldes avant Noël. Lundi 12 décembre, on a appris que le Qatar, toujours soucieux de diversifier ses actifs en Occident, volait au secours de la Monte dei Paschi, la plus vieille banque du monde et troisième en Italie. D’après les médias italiens, le fonds Qatar Qia serait prêt à mettre un milliard d’euros sur la table. Ce n’est qu’une infime partie de ce dont la banque a besoin pour sortir la tête de l’eau mais Doha place ses pions.
L’autre opération concerne le Crédit Agricole. Via sa filiale Amundi, la banque française a finalisé lundi l’achat de Pioneer, le gestionnaire d’actifs de la banque italienne UniCrédit, premier établissement financier d'Italie dirigé par un Français, Jean-Pierre Mustier, ancien de la Société Générale. Le rachat va coûter 3 milliards et demi d'euros au Crédit Agricole.
Des risques mesurés
Les principaux acteurs de ce dossier affirment que la situation des banques italiennes est grave mais pas désespérée. La situation est sérieuse mais totalement indépendante de la crise institutionnelle et économique que traverse l’Italie en ce moment. Il ne faut pas tout mélanger.
Ce qui plombe le secteur, ce sont les créances douteuses, ces prêts consentis à des clients dont on ne sait quand ils rembourseront. S'ils remboursent un jour. 390 milliards d’euros de ces créances pèsent aujourd’hui sur le système bancaire italien sur les 900 milliards du total européen. Malgré tout, les banques les moins bien classées ne sont pas forcément en réelles difficultés opérationnelles.
Un positionnement stratégique pour le Qatar comme pour le Crédit Agricole
En volant au secours de la Monte dei Paschi, le Qatar continue de placer ses pions en Occident. La plus vieille banque du monde, née en Toscane, donc de culture latine, sauvée par les émirs. Certains y verront peut-être un symbole. Pour le Crédit Agricole, c’est l’occasion de renforcer sa place de leader européen de la gestion d’actif, près de 1300 milliards d’euros au compteur, et de passer du 12ème au 8ème rang mondial.
Les protagonistes sont convaincus qu’une crise comme en 2008 ne peut plus se reproduire, alors les affaires continuent.
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