Le brief éco. Chez Ikea, la fiscalité se démonte facilement, selon Bruxelles
La Commission européenne ouvre une enquête sur le groupe suédois, soupçonné d’avoir bénéficié d’avantages fiscaux aux Pays-Bas. Ikea nie les faits.
Ikea est à son tour dans le collimateur fiscal de la Commission européenne. Bruxelles ouvre une enquête sur le groupe suédois, numéro un mondial de l’ameublement. Elle le soupçonne d’avoir bénéficié d’avantages fiscaux aux Pays-Bas, ce dont se défend l'entreprise.
Petite photo : Ikea, ce sont près de 4,5 milliards d’euros de bénéfices pour des ventes qui frôlent les 40 milliards. Tout cela à travers une structure capitalistique complexe, mais entièrement contrôlée par la famille du fondateur Ingvar Kamprad, un milliardaire âgé aujourd’hui de 91 ans.
Un milliard d'euros soustrait à l'impôt, selon des eurodéputés
Bruxelles a décidé de regarder l’affaire de plus près. La Commission européenne craint que la société holding n’ait obtenu des avantages fiscaux dans son pays d’origine, avantages contraires au principe de la concurrence. Un sacrilège dans la zone euro au sein de laquelle toutes les sociétés, petites ou grandes, multinationales ou non, doivent payer leur juste part d’impôts.
Bruxelles ne donne pas de chiffre précis mais, selon des eurodéputés écologistes qui mènent la fronde, Ikea aurait évité de payer au moins un milliard d’euros d’impôts entre 2009 et 2014. La Commission européenne va même recouper ses informations en remontant jusqu’en 2006 car, entre temps, Ikea se serait arrangé avec le Luxembourg, où le groupe était exempt d’impôt.
L’optimisation fiscale est pratiquée notamment par Apple, Amazon, Starbucks, McDonald's, Fiat, Airbnb. Jusqu’à présent, la Commission européenne a exigé de quatre pays le remboursement d’avantages indus accordés à de grandes entreprises : Pays-Bas, Luxembourg, Belgique et Irlande. L’Irlande qui vient d’accepter de recevoir d’Apple 13 milliards d’euros d’impôts non versés. La pression porte ses fruits mais le problème est ailleurs. Ces règles d’optimisation aujourd’hui décriées ont été institutionnalisées par l’Europe elle-même au cours des 20 dernières années. L’Union européenne se réveille au moment où il lui faut accélérer la résorption de ses déficits publics.
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