Le brief éco. Comment Jack Ma, le père d’Alibaba, se prépare à passer la main
À la tête du géant chinois du commerce en ligne, le patron d'Alibaba, Jack Ma, va progressivement se retirer et laisser sa place à une nouvelle génération de dirigeants.
Il a bâti un empire ces 20 dernières années, il est âgé de 54 ans et prendra sa retraite dans un an. C’est Jack Ma, le patron du géant du commerce sur internet Alibaba. Dans la nuit de dimanche à lundi, le groupe a annoncé une nouvelle gouvernance. Jack Ma va préparer ce départ dans la douceur. C'est l’actuel directeur général du groupe, Daniel Zhang, qui va prendre les rênes de l'entreprise. Jack Ma restera dans les coulisses jusqu'en septembre 2019.
Ancien professeur d’anglais sans-le-sou, Jack Ma est devenu l’entrepreneur chinois le plus emblématique du capitalisme moderne et ouvert au monde par Pékin. Il a fait d'Alibaba un mastodonte du e-commerce, diversifié au fil des années dans le divertissement, le cinéma, le cloud (l’informatique dématérialisée), les services financiers dont le paiement mobile, etc. Jack Ma est aujourd'hui la 19e fortune mondiale avec 40 milliards de dollars dans la tirelire, soit environ 35 milliards d'euros.
Un empire qui pèse lourd
Fondé en 1999 dans un appartement de Hangzhou, dans l’est de la Chine, Alibaba est la plus grosse capitalisation boursière d’Asie avec une valorisation de 360 milliards d'euros à la bourse de New York. Bien que diversifié, le groupe continue de tirer près de 90% de ses revenus de la vente en ligne. Sa seule dernière journée de soldes géants à l’occasion de la "journée des célibataires", célébrée le 11 novembre en Chine, a rapporté 22 milliards d'euros.
On verra progressivement à quoi ressemble la nouvelle génération de dirigeants qui se grefferont autour du nouveau patron. Qui seront ces jeunes loups chinois à l’heure où le pays multiplie les offensives internationales pour s’imposer notamment en Europe et en Afrique ? Surtout, quel sera l'effet de levier mondial de ce groupe qui est allé jusqu'à transformer la manière même dont les Chinois consomment.
Une bataille sans les Européens
Les États-Unis ont leurs "Gafam" (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), l’Asie a désormais ses "BATX" (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi). L’industrie informatique mondiale se résume à cette bataille entre Gafam et BATX. L’Europe n’a rien de tout cela. Elle observe impuissante. À défaut d’avoir su construire de tels empires industriels et de services, aujourd'hui, Bruxelles régule mais les pays européens peinent à se mettre d'accord sur des taxes pour frapper ces mastodontes au portefeuille. Pas sûr que cela arrête dans son élan et son inventivité la jeune garde qui s’apprête à succéder à Jack Ma.
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