Le brief éco. Guerre commerciale : le scénario catastrophe du Conseil d’analyse Economique
Pour celles et ceux qui doutaient encore de l’impact possible de la guerre commerciale menée par l’administration Trump, le Conseil d’analyse économique répond dans un rapport plutôt décapant.
Le Conseil d’analyse économique dépend du Premier ministre. C’est un groupe d’économistes indépendants dont le rôle est de conseiller le chef du gouvernement en matière de politique économique et sociale. Dans un rapport qu’ils viennent de remettre à Matignon et qui est public, ces économistes n’excluent pas le scénario d’une escalade protectionniste au niveau mondial et ils en modélisent l’impact. Conclusion : une guerre commerciale généralisée aurait sur l’économie mondiale un effet identique à celui de la crise financière de 2008 / 2009, deux années qui avaient marquées par une vraie récession.
L’impact sur l’Europe en général et la France en particulier
Le repli du PIB (la richesse nationale produite chaque année par les entreprises) serait de 4%. Mais les pays de l’Union européenne seraient en partie protégés grâce à leur appartenance au marché intérieur, la zone qui utilise l’euro. Par contre, les pertes seraient beaucoup plus importantes pour les petits pays. L’Irlande et la Suisse pourraient voir leur PIB reculer de 10%. Scénario catastrophe. Mais les pourcentages sont beaucoup moins parlants que l’impact réel sur notre porte-monnaie. Le CAE estime que chaque Français perdrait près de 1 200 euros par an, soit l’équivalent d’un smic mensuel.
Comment les experts du Conseil d’analyse économique ont-ils travaillé ?
Les économistes ont considéré la "guerre commerciale totale" sur la base d’une augmentation des tarifs douaniers de 60%. Nous n’y sommes pas encore, c’est vrai. Mais plus les tensions augmentent, plus nous nous en approchons. La seule solution qu’a l’Europe de se prémunir contre cette nouvelle crise économique mondiale est de mettre en place une stratégie de défense multilatérale, prendre le contre-pied total de Donald Trump qui, lui, joue le protectionnisme avec son principe d’ "America first".
Pour les européens, cela voudrait dire renforcer les accords commerciaux avec les quelques 170 autres pays membres de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), en intégrant une fois pour toutes les questions fiscales et environnementales. Finalement, la réaction internationale qu’impose l’offensive protectionniste américaine pourrait redonner corps à une vraie mondialisation équilibrée. Ce que voulaient ses initiateurs à la fin de la Seconde guerre mondiale en créant les accords de Bretton Woods destinés à reconstruire un monde détruit par des années de conflit.
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