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Le brief éco. Porsche abandonne le diesel

Le premier constructeur automobile allemand, Porsche, va arrêter le diesel. Il lance un programme d’investissement de plus de six milliards d’euros dans la mobilité électrique.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une chaîne de montage à l'usine Porsche à Zuffenhausen (Allemagne). (MAXPPP)

Porsche va arrêter de vendre des voitures de sport version diesel. Son patron l’a annoncé dimanche 23 septembre dans la presse allemande.

Porsche est le premier constructeur automobile allemand à prendre cette décision plutôt radicale. Ce genre de décision n’est pas pris à la légère mais il participe d’un mouvement de fond. De nombreux constructeurs de bolides annoncent leur réorientation progressive vers l’hybride. C’est le cas notamment de l’italien Ferrari. Porsche va se concentrer désormais sur les moteurs essence et hybride et mise surtout sur ce qu’il appelle des "véhicules électriques purs" dès l’année prochaine. 2019, c'est demain.

Une conséquence du Dieselgate

Porsche est une filiale de Volkswagen (VAG) englué dans le scandale du Dieselgate. Le groupe essaie-t-il de se racheter une image via sa branche sportive ? On remarquera que cette annonce importante intervient à quelques jours de l’ouverture du Mondial de l’Auto à Paris (du 4 au 14 octobre). Le patron de Porsche, Oliver Blume, le précise dans l’édition dominicale du quotidien Bild :  "Porsche ne diabolise pas le diesel qui est, et restera, une importante technologie de propulsion". Mais pour la marque, le choix est fait. Et pour changer de mode de propulsion, elle a lancé un programme d’investissement de plus de six milliards d’euros dans la mobilité électrique.

Le Dieselgate a vraiment marqué un tournant sur le plan financier, pour Volkswagen, qui a déjà dépensé 27 milliards d’euros dans le rappel de voitures et frais de justices divers. Plusieurs procès sont encore en cours pour un minimum de neuf milliards d’euros. Autre tournant, celui de la demande en général. Cette demande chute : la part de la motorisation diesel dans les ventes de voitures neuves en Allemagne a reculé de près de 50% à 33% en l’espace de trois ans.

Les constructeurs se disent qu'il est temps d’arrêter les frais, mais aussi de faire face à un concurrent qui monte, même s’il rencontre d’énormes difficultés en ce moment. Il s’agit de l’américain Tesla et ses voitures électriques, encore trop lourdes, pas assez performantes... mais le risque est là. Sans le dire, le patron de Tesla, Elon Musk, est un peu l’homme à affaiblir aujourd’hui. Affaiblir... pour ne pas employer un autre terme.

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