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Le brief éco. Pourquoi le Mondial de l’auto 2018 sera boudé par les constructeurs

À cinq mois du Mondial de l'automobile, à Paris, certains constructeurs automobiles ont pris la décision  de ne pas y participer, à l'image de Fiat-Chrysler, le dernier en date. Va-t-on vers la fin des salons de l'auto ?

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (CHESNOT / GETTY IMAGES EUROPE)

Après Volkswagen la semaine dernière, Fiat-Chrysler vient d’annoncer qu’il bouderait le prochain Mondial de Paris 2018, le salon international de l’automobile qui se tiendra au Parc des expositions de la Porte de Versailles, en octobre. D’autres constructeurs ont pris la même décision, et à cinq mois du rendez-vous, la liste pourrait bien s’allonger. Bien sûr, les grands noms de l’automobile seront présents mais uniquement à travers des événements ponctuels pour présenter les dernières innovations, sans stand à proprement parler. Il en sera de même pour Ford, Mazda, Opel et Nissan, pourtant partenaires de Renault dans l’alliance avec le constructeur français. Le phénomène avait commencé l’année dernière au salon de Francfort qui joue l’alternance avec le Mondial de Paris une année sur deux. PSA n’y avait pas de stand, Volvo non plus.

Les grands-messes de l’automobile sont passées de mode

Ce n’est plus là que ça se passe : l’ambiance a changé avec le scandale du dieselgate et la fréquentation du public baisse, certains participants dénonçant l’ambiance médiatique et politique de plus en plus lourde et hostile à l’automobile. Dans ces conditions, pourquoi investir dans des stands coûteux (jusqu’à six millions d’euros de droit d’entrée pour un stand de 4 000 mètres carrés) ? Par ailleurs, faire des économies est précieux pour se recentrer sur d’autres terrains à l’heure où l’automobile a été déclarée champ de bataille commercial par un certain... Donald Trump.

Stratégie de contournement

S’éloignant des salons traditionnels, les constructeurs auto organisent de plus en plus d’événements sur-mesure. Mais ils préfèrent surtout s'orienter vers les lieux où se fait l’innovation aujourd’hui : l’automobile connectée, la voiture autonome… Mieux vaut être présent, par exemple, au Consumer Electronic Show de Las Vegas, dans les grands rendez-vous de la technologie. On l’a vu avec Vivatech la semaine dernière à Paris : la voiture autonome, les équipements intérieurs, étaient dans tous les esprits.

Vers de nouveaux concepts

Ce n’est pas la mort des salons, mais celle des grands rendez-vous clinquants, certainement. D’ailleurs, les organisateurs du prochain Mondial de l’auto à Paris commencent à préparer les esprits à un rendez-vous plus court que les deux semaines traditionnelles. On peut penser aussi à des rapprochements ou une mutualisation des moyens, des passerelles, avec d’autres rendez-vous plus technologiques. La mue pour le salon de Paris à l’âge de 120 ans. 120, c’est en effet le nombre de bougies qui seront soufflées en octobre prochain lors du Mondial de l’automobile rebaptisé  "Paris Motor Show".

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