Le brief éco. Pourquoi 40 PME mettent la clef sous la porte chaque jour en France
Les retards de paiement et les défaillances de trésorerie qui en découlent conduisent beaucoup de petites entreprises à la faillite.
L’Observatoire des délais de paiement vient de rendre public son rapport 2018. Des PME meurent de ne pas être payées dans les temps par leurs clients que sont les grandes entreprises, ou certaines administrations. Par délais de paiement, il faut entendre le temps mis par une entreprise (une enseigne de grande distribution ou un industriel, par exemple) pour payer ses fournisseurs. La loi de modernisation de l'économie (LME), votée en 2008, plafonne ces délais à 45 jours fin de mois, ou 60 jours à compter de la date d'émission de la facture, sous peines d’amendes assez lourdes.
Amazon France Logistique et Huawei Technologies France en ont fait les frais l'année dernière, et ont été sanctionnés à hauteur de 375 000 euros par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour retards de paiement. La Poste et la FDJ ont senti le vent du boulet.
41% des entreprises règlent dans les temps
Ne pas être payé dans les temps, c’est un véritable fléau pour les PME-TPE. A force de sensibiliser les grands donneurs d’ordre, la situation s’améliore mais cela coince encore beaucoup trop.
Que disent précisément les chiffres ? Les retards de paiement sont stables, et c’est cela le problème car les dernières années nous avaient plutôt habitués à une baisse. Seules 41% des entreprises règlent leurs factures dans les temps (là aussi le nombre diminue) et les bonnets d’âne se trouvent dans les secteurs de la communication, les transports et le bâtiment. Heureusement, l’amélioration des relations client avance et certains font plus d’efforts que d’autres, notamment en matière de numérisation des taches : l’industrie manufacturière et les entreprises de l'énergie sont parmi les plus vertueuses.
10 à 12 milliards de trésorerie
Dans les PME et TPE, l’argent qui rentre moins rapidement, se sont plus de tensions à l’interne et des salaires payés plus difficilement. Si la loi était strictement respectée, on estime que la trésorerie libérée serait de plus de dix milliards d’euros. C’est à dire que dix à douze milliards d’euros dorment aujourd’hui dans les caisses des grands groupes. Chaque jour, près de quarante PME mettent la clef sous la porte en raison de retards de paiement (une faillite sur quatre de PME). Le nombre de défaillances d’entreprises en février doit être prochainement publié. Nous verrons si le mouvement des "gilets jaunes" a pesé sur ce contexte général.
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