Le brief éco. Quel avenir pour les fonderies avec la crise de l’automobile ?
La question se pose pour plusieurs sites en France, dont la Fonderie de Bretagne, dans le Morbihan, mise en vente par Renault. Lundi 17 mai, c’est l’entreprise SAM, dans l’Aveyron, en région Occitanie, qui fait l'actualité.
La société SAM est en redressement judiciaire depuis fin 2019 et le tribunal de commerce de Toulouse a fixé au lundi 17 mai la date limite pour les offres de reprises. Deux offres devraient être déposées. L’une par le groupe français Alty, qui a la préférence des salariés, l'autre par la société espagnole CIE Automotive. Mais quel que soit le verdict du tribunal de commerce pour la Société aveyronnaise de métallurgie, et quand bien même Renault réussirait à trouver un repreneur pour la Fonderie de Bretagne dans le Morbihan, c’est une nouvelle page de l’industrie française qui est en train de se tourner.
Finies les Trente Glorieuses et la marche en avant de l’industrie lourde entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le milieu des années 70. La révolution industrielle qui est en marche aujourd’hui est technologique, numérique, dans la miniaturisation et surtout la transition énergétique. Fabriquer une voiture électrique demande moins de temps, moins de fonte (pour les fonderies en amont) et moins de main d’œuvre (trois salariés pour une voiture électrique contre cinq pour un moteur thermique).
Pertes d’emplois
Trente mille personnes travaillent aujourd’hui dans les fonderies françaises, dont la moitié pour l’industrie automobile. On estime que 40% de ces emplois sont menacés dans les dix ans à venir. Que faire face à une casse inéluctable ? Chercher de nouveaux marchés bien sûr – plus facile à dire qu’à faire –, reconvertir une partie des salariés, mais l’outil de formation français est-il adapté ? Rien n’est moins sûr. L’objectif des entreprises concernées, de l’État, et des partenaires sociaux, est donc de rattraper cette révolution plus rapide, et certainement plus violente que prévu.
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