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Le brief éco. Responsabilité sociale des entreprises : les salariés sceptiques, les patrons inquiets

Les sénateurs doivent voter la loi Pacte mardi 12 février. Parmi les thèmes, la responsabilité sociale des entreprises qui s'ajouterait à la traditionnelle recherche du profit. Mais les patrons et salariés sont sceptiques. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Corbeille de collecte de déchets dans un bureau d'Aubervilliers, en 2017. (IP3 PRESS / MAXPPP)

Qu'est-ce que la responsabilité sociale des entreprises ? C'est une formule qu'on entend beaucoup, souvent mise en avant par les grandes entreprises pour faire la preuve de leur bonne conduite et c'est un des thèmes de la loi Pacte que les sénateurs doivent voter mardi 12 février. Mais les salariés eux sont assez dubitatifs. C’est en tout cas ce que montre une étude Ipsos pour le réseau OpenMind Kfé, publiée ce mardi.

La responsabilité sociale des entreprises ou RSE, c’est la prise en compte par les entreprises des préoccupations sociales et environnementales dans leur gestion, leur stratégie, leurs relations avec leurs clients. Par exemple, les entreprises peuvent mettre en place des plans de réduction de déchets, favoriser le covoiturage ou, dans un autre registre, faciliter l’accès à des stages pour des élèves de quartiers défavorisés. 

Des salariés sceptiques

Toutes ces décisions semblent assez loin des salariés qui n’ont qu’une vision assez floue de ce qu’est la RSE, selon cette étude. La moitié des salariés ignore totalement ce qu’est la responsabilité sociale et environnementale et seuls 12% disent savoir précisément de quoi il s’agit. Des salariés qui par ailleurs sont assez sceptiques sur ce qui motive réellement les démarches de responsabilité sociale et environnementale. Pour 55% d’entre eux, c’est surtout parce que l’entreprise veut améliorer son image. 

Que dit justement la loi sur cette responsabilité sociale et environnementale ? C'est un des points de la loi Pacte, loi sur la croissance et la transformation des entreprises. Un texte un peu fourre-tout mais qui contient un article très symbolique sur l’objet des entreprises. Jusqu’à maintenant, le code civil se borne à dire qu’une entreprise "est constituée dans l’intérêt commun des associés". C’est justement ce qu’entend modifier la loi Pacte en précisant que l’objet de l’entreprise ne se limite pas à la recherche du profit mais qu’elle a aussi un rôle social et environnemental dont elle doit tenir compte.

Des patrons pas convaincus

Sauf qu’aux yeux d’une partie du patronat, cela ne passe pas. Cette nouvelle obligation pèserait sur la compétitivité des entreprises françaises vis-à-vis de leurs concurrents étrangers. Cela risquerait d’ouvrir la voie à des poursuites contre les entreprises de la part d’organisations non gouvernementales par exemple. Des arguments qui ont été repris quasiment mot pour mot par les sénateurs qui doivent adopter justement ce mardi la loi Pacte. Ils ont totalement supprimé cet article de la loi. Cela dit, comme pour toutes les lois, ce n’est pas le Sénat qui aura le dernier mot mais l’Assemblée. L’article devrait être réintroduit avant son vote définitif par les députés. 

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