Le brief éco. Vers la fin des hydrocarbures en France d’ici 2040
Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, voudrait interdire l’exploitation des hydrocarbures en France d’ici 2040. Ce n’est pas pour demain, mais c’est un objectif ambitieux.
Nicolas Hulot a un objectif ambitieux. Le ministre de la Transition écologique et solidaire veut interdire l’exploitation des hydrocarbures en France d’ici 2040. L’information émane du journal Le Monde et n’a, pour l’instant, fait l’objet d’aucun commentaire du côté des services de Nicolas Hulot. Le ministre avait déjà évoqué cette perspective au mois de juin mais sans entrer dans les détails du texte envisagé. Concrètement, il est question d’hydrocarbures non-conventionnels comme le pétrole et gaz de schiste ou certains gaz enfouis sous le mers.
Une loi vise déjà à interdire l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste : la loi du 13 juillet 2011 fait barrage aux gaz et huiles de schistes en interdisant la fracture hydraulique. Mais elle permet de tenter des expériences avec des méthodes alternatives. La nouvelle loi interdirait la recherche "par quelque technique que ce soit", pour reprendre les termes évoqués par Le Monde. En clair : aucun nouveau permis de recherche ne serait délivré et les concessions d’exploitation en cours ne seraient pas prolongées.
Le choix du long terme
Pourquoi l’échéance de 2040 ? Les arguments sont d’ordre technique et politique. Technique : 2040, c'est l'échéance de la quasi-totalité des concessions en cours de validité. Donc, on ne dérange pas les entreprises déjà engagées sur le terrain. Politique : 2040, c'est du long terme, sans les effets négatifs, notamment sur l'emploi, qu'induirait un coup d'arrêt brutal. Nicolas Hulot se place dans la prospective.
Le texte de loi doit être présenté en Conseil des ministres mercredi 6 septembre. Mais le ministre de la Transition écologique s’inscrit dans une démarche déjà engagée par les industriels comme Total et Engie. Total prépare l’après pétrole avec le rachat, l'année dernière, des batteries Saft (stockage de l’énergie électrique). Pour Engie (ex-GDF-Suez) la stratégie bas carbone repose sur des investissements croissants dans le solaire, l’éolien, le géothermique ou l’hydraulique. Cela fait de la France le leader en matière de stratégie bas carbone de l’UE devant le Royaume-Uni, la Finlande et les Pays-Bas, selon le dernier classement de l’ONG environnementale WWF.
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