Le gouvernement renforce encore la relocalisation de la production de médicaments essentiels
Le ministre de l’Industrie et de l'Énergie Marc Ferracci l'a annoncé, lundi 6 janvier 2025 : "Il s’agit de donner à nos industriels la capacité de se battre à armes égales avec leurs concurrents extra-européens." Sept entreprises vont ainsi bénéficier de financements publics pour relocaliser cette production de médicaments sur le sol français. Sept dossiers qui s’ajoutent à sept autres projets déjà sélectionnés il y a deux ans.
Contrats passés avec les laboratoires
En contrepartie, les industriels qui recevront ces aides publiques s’engagent à sécuriser l’approvisionnement du marché français, et à investir de leur côté sans dépendre uniquement des subsides de l’État. Au total, ce sont 300 millions d’euros d’investissements qui devraient être générés. L’objectif est de renforcer la production de 42 médicaments essentiels, dont l’approvisionnement dépend aujourd’hui d’importations de pays en dehors de l’Europe.
Les entreprises concernées par ce plan sont réparties sur l’ensemble de l’Hexagone. Parmi les sociétés sélectionnées figure l’entreprise toulousaine Isophène qui produit le principe actif du paracétamol, jusqu’à présent fabriqué massivement en Asie. Il y a également le site de chimie fine Zach System, basé à Avrillé, en Maine-et-Loire, ou Delpharm Lille, implanté à Lys-lez-Lannoy, dans les Hauts-de-France. Cette société est spécialisée notamment dans les produits oncologiques, pour le diagnostic et le traitement des cancers.
Des aides pour accompagner l'investissement
La somme annoncée lundi 6 janvier, de 50 millions d’euros d’aides publiques, peut paraître assez faible par rapport aux enjeux du secteur. Elle concerne en réalité uniquement les aides aux relocalisations. Pour ce qui est des engagements globaux de l’État pour la Santé, 800 millions d’euros sont fléchés vers le secteur dans le cadre de France Relance et de France 2030.
In fine, cela correspond à 1,7 milliard d’euros d’investissements productifs car, encore fois, les laboratoires et groupes pharmaceutiques doivent eux-mêmes investir sur leurs propres deniers. L’aide publique est un accompagnement précieux. Il faut savoir qu’aujourd’hui, 40% des médicaments vendus en Europe sont importés de l’extérieur. Le rapport peut s’élever jusqu’à 80% pour les principes actifs qui servent à fabriquer les traitements, des ingrédients généralement importés d’Inde et de Chine.
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