Les marchés financiers s’inquiètent des projets de Donald Trump
À Paris, l’indice CAC 40 a perdu 2,7%, Francfort et Milan ont cédé plus de 2%, les bourses ont fini en nette baisse, mardi 12 novembre. Les opérateurs boursiers commencent à prendre conscience de ce que Donald Trump est en train de mettre dans les cartons qu’il va emporter avec lui à la Maison-Blanche, où il s’installera officiellement en janvier 2025. D’abord, ses projets de taxes douanières. Ces projets étaient connus, mais nous en prenons chaque jour un peu plus toute la dimension avec les effets qu’ils auront sur nos produits exportés, notamment le luxe. Le titre LVMH a perdu mardi 12 novembre 4,5%, Hermès 3,4%.
Ce qui a particulièrement provoqué le repli des marchés mardi, c’est le deuxième élément : l’équipe que Donald Trump est en train de constituer avec des noms qui commencent à sortir du chapeau. Si l’on a appris dans la nuit de mardi à mercredi la nomination – normalement plutôt rassurante pour les marchés – d'Elon Musk (le patron de Tesla et Space X) à la tête d'un futur grand ministère de l'Efficacité gouvernementale, c'est l'arrivée de Marco Rubio qui inquiète. Le sénateur républicain de Floride est cité pour succéder à Antony Blinken, l’actuel ministre américain démocrate des Affaires étrangères. Or, Marco Rubio est réputé pour ne pas faire dans la dentelle. Très critique à l’égard de Pékin, il considère la Chine – deuxième économie mondiale – comme "une grande menace".
Les marchés imaginent le pire
Les grands groupes qui sont chahutés à la bourse commercent beaucoup avec les États-Unis, mais aussi avec la Chine que Donald Trump a dans le collimateur. Tout cela crée de l’instabilité et fait naître les pires hypothèses en matière de commerce, avec l’impact sur les bénéfices des entreprises concernées. Mais il n’y a rien de surprenant non plus à voir les indices boursiers baisser alors qu’ils sont à leur sommet. Les investisseurs n’attendent pas que les actions se cassent la figure. Ils revendent quand le marché est haut, utilisant les plus-values réalisées pour les réinvestir ailleurs. À la Bourse, comme le veut le dicton, "on achète au son du canon (quand les actions sont basses) et on vend au son du clairon (quand les valeurs sont hautes)". C'est ce à quoi nous assistons, et ce n'est pas de l’argent perdu.
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