Présidentielle américaine : la victoire de Donald Trump inquiète les chefs d’entreprises français
L’élection de Donald Trump a eu un effet presque immédiat sur les marchés financiers. Les bourses européennes ont clôturé en baisse mercredi 6 novembre, tandis que le Wall Street a pris près de 4% et que le dollar a regagné de la vigueur. Les cryptomonnaies, comme le bitcoin, se sont envolées, car les investisseurs se disent qu’avec Donald Trump, il y aura moins de régulation et moins d’impôts. Les milieux financiers ont plutôt accueilli le retour de Donald Trump avec enthousiasme. Mais dans l’hexagone, près de 24 heures après l’annonce, les dirigeants et chefs d’entreprise français ne se pressent pas pour commenter cette victoire.
En France, on note qu'il n’y a pas eu de réaction au retour de Donald Trump du côté de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Au Medef, un simple tweet mercredi soir de Patrick Martin qui évoque une "nouvelle ère économique qui s’ouvre" et annonce des discussions avec ses homologues patronaux allemands et italiens. On sent l’inquiétude, à l’instar du gouverneur de la Banque de France, pour qui "la victoire de Donald Trump augmente les risques pour l’Économie mondiale".
La nécessité d'une unité pour l'Union européenne
Tous craignent le protectionnisme de Donald Trump et s’attendent à une guerre commerciale féroce. Le milliardaire américain a prévenu, il va mettre d’importantes barrières douanières et augmenter les taxes. On ne connaît pas les modalités précises. Touchera-t-il de la même façon toutes les importations ? Une chose est sûre, Donald Trump ne nous fera aucun cadeau. Il l’a dit, vertement, dans ses meetings, il "déteste l'Union européenne". Face à cette détestation, les 27 pays membres devront plus que jamais faire preuve d'unité, renforcer leur collaboration dans des secteurs stratégiques comme la défense, l’industrie, ou encore l’énergie.
Le risque pour l'Union européenne est celui de la division, que chacun, de son côté, cherche à établir un lien bilatéral avec les Américains, sans jouer collectif. La France va évidemment regarder de près l’attitude de son voisin et premier partenaire commercial, l’Allemagne. Pour l’Allemagne, le retour de Donald Trump va accentuer les difficultés, car le pays commerce beaucoup avec les États-Unis et avoir un partenaire encore plus affaibli n’est jamais une bonne chose.
Un marché chinois plus offensif en Europe ?
C’est la Chine que Donald Trump a surtout dans le viseur et là aussi, ça promet d’être préjudiciable pour nous. Dès lors que le marché américain sera fermé aux exportations asiatiques, les Chinois vont chercher à écouler leurs produits ailleurs, c’est-à-dire en Europe, qui réunit plus de 450 millions de consommateurs. Les Chinois vont donc se montrer encore plus offensifs à notre égard pour vendre leurs voitures électriques, mais aussi la plupart de leurs marchandises. Une concurrence qui promet de fragiliser encore notre économie.
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