Les patrons de TPE et PME sont peu confiants sur les perspectives économiques pour l’année 2024

La banque publique d’investissement, Bpifrance, a interrogé les chefs d'entreprise pour savoir comment ils appréhendent cette nouvelle année et leur moral n’est pas au beau fixe.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les chefs d'entreprises n'ont pas le moral au début de l'année 2024, après une étude de Bpifrance. Photo d'illustration. (SESAME / DIGITAL VISION VECTORS / GETTY IMAGES)

Quelque 5 000 très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes entreprises (PME) ont été interrogées en novembre et décembre 2023. L’indicateur de Bpifrance, publié le 16 janvier, perd quelques points sur un an et s’éloigne de la tendance de long terme qui était plutôt positive, l'année 2023 semble marquer un tournant.

Pratiquement tous invoquent les conséquences durables de la guerre en Ukraine. Les effets se font toujours sentir presque deux après le déclenchement du conflit. À quoi s’ajoutent la situation au Proche-Orient et l’extension du conflit en mer Rouge où les navires de commerce sont pris pour cible par les rebelles du Yémen qui protestent contre l’offensive israélienne à Gaza. Trop d’incertitudes demeurent pour les sociétés qui veulent exporter, l’horizon reste dans le brouillard, d’où les craintes grandissantes des chefs d’entreprise en matière de trésorerie.

Les transports et la construction restent les deux domaines les plus touchés par la baisse des carnets de commandes. Ailleurs, la situation se stabilise mais reste fragile, d’où les coups de frein possibles sur les embauches, ce qui tombe mal pour le gouvernement qui entend parvenir au plein-emploi en 2027. L’ambition de l’État et des politiques est une chose, la possibilité des acteurs économiques de la réaliser en est une autre.

Le manque de confiance impacte les investissements

Les auteurs de l’étude Bpifrance rejettent l’hypothèse d’un arrêt de la croissance. Mais les craintes des patrons de TPE et PME sur un refroidissement de l’économie française, en 2024, pèsent sur les perspectives d’investissements. Le schéma est classique, en période de doute, un patron responsable va éviter de s’engager. Dans l’incertitude, il va investir moins, pour éviter de rencontrer des difficultés à rembourser ses prêts.

Et malgré les discours rassurants des autorités monétaires, les chefs d’entreprise ne voient pas les taux d’intérêt baisser, le crédit reste cher. Cela s’appelle la confiance, la base en économie et dans l’esprit d’un décideur responsable. Sans confiance, pas de prise de risque inutile et par conséquent pas ou moins d’investissements, en attendant de meilleures perspectives.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.