Négociations sur l'emploi des seniors : syndicats et patronat abattent leurs cartes
Syndicats et patronat se retrouvent, mercredi 20 mars, pour une nouvelle séance de négociation autour de l’emploi des seniors, et c’est assez rare mais les syndicats de salariés, afin de montrer leur unité, se sont mis d’accord pour présenter, ensemble, des propositions. La CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC ont présenté une liste de 10 propositions communes en matière de formation, de pénibilité, etc. On trouve par exemple, l’idée d’instaurer un système de bonus-malus, pour récompenser ou pénaliser les entreprises qui maintiennent ou non les seniors en poste. Dans cette liste, il n’y a, en revanche, pas la création du CETU, le compte épargne temps universel, sur lequel les salariés pourraient déposer leurs congés tout au long de la vie. Un compte épargne temps universel auquel tient tout particulièrement la CFDT et la CFTC, contrairement à la CGT ou à FO, qui n’y sont pas attachés.
Le patronat a lui aussi proposé un texte. C’est la tradition, le patronat envoie toujours un projet d’accord avant la séance. Dans ce document d’une quarantaine de pages, les employeurs suggèrent, par exemple, d’organiser une négociation sur l’emploi et l’amélioration des conditions de travail des seniors dans les entreprises. Le patronat propose que cette négociation soit obligatoire pour les sociétés de plus de 1 000 salariés, et facultative en dessous. Les syndicats saluent cette idée, mais trouvent que ça ne va pas assez loin. Autre idée du patronat, jalonner la carrière de beaucoup plus d’entretiens qu’aujourd’hui. Ils pourraient intervenir à 35, 45, 55 et 60 ans, pour mieux adapter le parcours professionnel au fur et à mesure que l’on vieillit.
L'opposition des syndicats au CDI senior
Le dispositif phare du Medef, c’est le CDI senior, ou CDI fin de carrière, qui doit permettre aux chômeurs de plus de 60 ans de retrouver un emploi, avec une partie du salaire financée par l’assurance chômage. Devant l’opposition unanime des syndicats, qui voient là, un contrat au rabais, le patronat le propose à titre expérimental.
Sur le fond, les positions entre syndicats et patronat semblent assez éloignées, mais comme toujours dans ce type de négociations, ce sont les dernières séances qui sont décisives. De plus, face à la pression très forte du gouvernement, qui veut réformer une nouvelle fois l’assurance chômage, on sent une forte motivation des partenaires sociaux à montrer aux politiques qu’ils savent trouver des compromis, et prouver que le dialogue social est vivant dans notre pays.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.