Pernod Ricard renonce au partenariat avec le PSG et perd une belle exposition à l'international

La rivalité entre Marseillais et Parisiens a eu raison de cet accord commercial qui devait durer quatre ans, et qui devait permettre à Pernod-Ricard de promouvoir certaines de ses 240 marques à l’étranger.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Depuis lundi 2 septembre, jour de signature de l’accord avec le club parisien, la polémique ne cessait d’enfler et de nombreux supporters marseillais appelaient  au boycott de Pernod Ricard. (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)

La pression des supporters de l’OM l’a emporté. Impossible d’imaginer un groupe historique fondé en 1932 par Paul Ricard, icône marseillaise, soutenir les grands rivaux du Paris Saint-Germain. "Ineptie", "blasphème"… Même le maire de Marseille, Benoît Payan, était monté au créneau, mercredi 4 septembre. C'est suffisant aux yeux du PDG du groupe Pernod-Ricard, Alexandre Ricard, pour renoncer à l’affaire. "C’est une décision qui vient du cœur que je prends aujourd’hui", a déclaré le petit-fils du fondateur, reconnaissant une "ambiguïté trop forte".

Il aura fallu seulement quatre jours pour que l’accord vole en éclats. Le partenariat commercial faisait de la marque Pernod Ricard, l’unique fournisseur du PSG, non pas en pastis, mais en champagne et spiritueux. L’entreprise française est aujourd’hui numéro deux mondial des spiritueux avec un chiffre d’affaires de 12 milliards d’euros. L’accord, dont le montant financier reste secret, aurait permis à Pernod Ricard de promouvoir certaines de ses 240 marques à l’étranger : le whisky Chivas, le Malibu ou le champagne Mumm, notamment. Le club parisien étant dans les cinq premiers mondiaux en termes de franchises de football, il offrait une superbe visibilité.

Réparer son image à Marseille

Moins de communication et de publicité à l’international, donc, et un impact négatif également en France, qui reste le port d’attache du groupe. Depuis lundi 2 septembre, jour de signature de l’accord avec le club parisien, la polémique ne cessait d’enfler et de nombreux supporters marseillais appelaient sur les réseaux sociaux au boycott de Pernod Ricard. Certains gérants de bar de la Canebière sont allés jusqu’à cacher le nom Ricard sur les célèbres carafes jaunes avec du ruban adhésif noir, d’autres promettaient d’écouler leurs stocks de bouteilles et d’arrêter de vendre la boisson dès la semaine prochaine. La rupture de l’accord entre Pernod Ricard et le PSG est loin d’être une tempête dans un verre d’eau anisée car les enjeux financiers et de communication étaient importants. Mais il faut parfois, comme l’on dit, savoir faire contre mauvaise fortune bon cœur.

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