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Pétrole : pourquoi l’OPEP réduit-elle sa production ?

Les pays producteurs décident de réduire l’extraction de brut pour soutenir les prix au niveau mondial. C’est une première depuis plus d’un an. La fois précédente, c’était pour faire face à la pandémie de Covid-19.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La zone industrielle du géant pétrolier saoudien Aramco à Dammam, en Arabie saoudite. (HU GUA/XINHUA NEWS AGENCY/NEWSCOM/MAXPPP)

Cette fois, les pays membres de l’OPEP agissent face aux risques de récession qui menacent l’économie mondiale. Une récession économique est un moteur, une activité, qui ralentit et qui a besoin de moins de pétrole pour fonctionner. Réunis lundi 5 septembre, les pays de l’OPEP+ – les représentants des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs conduits par l’Arabie saoudite et leurs alliés emmenés par la Russie – ont décidé de réduire de 100 000 barils par jour la production de pétrole.

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Les cours du marché ont baissé ces dernières semaines par rapport à leur niveau élevé de mars, qui était de 140 dollars le baril. Le baril de brent (la référence en Europe) et le WTI (la référence aux États-Unis) sont repassés en dessous des 100 dollars, respectivement à 96 et 90 dollars. Or, si les cours du pétrole se replient, c’est une ressource financière en moins pour les États et émirats dont l'or noir est la principale source de revenus. En réduisant la production, l'OPEP veut faire remonter les cours.

Vives critiques américaines

Il y a comme un certain paradoxe entre les besoins de l’économie mondiale et les intérêts de ce que l’on appelle les "pétromonarchies". Depuis plusieurs mois, les pays membres de l’OPEP+ résistent aux appels des pays occidentaux à ouvrir plus leurs vannes pour libérer plus de brut et faire baisser les prix. L’Arabie saoudite et l’OPEP+ régulent le marché, comme la Banque centrale européenne avec les taux d’intérêt.

Pour le président Joe Biden, l’offre de pétrole doit correspondre à la demande pour soutenir la croissance mondiale et non les seuls intérêts des pétromonarchies. Mais les États-unis sont, surtout, le premier producteur mondial de brut, avant même l’Arabie saoudite, grâce au pétrole de schiste. Ils n'ont donc, eux non plus, aucun intérêt à voir le marché destabilisé.

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