Le brief éco. Pourquoi le prix des péages autoroutiers va encore augmenter
Le souvenir de l’autoroute des vacances à peine estompé, le sujet refait surface. Le projet d'une hausse du prix des péages est bien les tuyaux.
On ne connait pas encore le montant de la hausse du tarif des péages, ni le calendrier mais la problématique est inscrite dans le nouveau plan autoroutier en discussion depuis le lundi 5 septembre entre les sociétés concessionnaires qui gèrent les autoroutes Vinci, Eiffage, Abertis, connues pour leurs filiales SANEF, AP2R, ASF. Les augmentations ne concerneront évidemment que les tronçons touchés par les travaux.
Une volonté de l'Elysée
Un plan d'investissement a été évoqué en juillet dernier par François Hollande. Le président de la République voudrait voir les premiers travaux lancés début 2017. L’Etat et les concessionnaires vont sélectionner les sections appelées à être modernisées. Il y avait deux options possibles : soit allonger la durée de concessions aux sociétés d’autoroute pour qu’elles puissent absorber le coût des travaux dans le temps, soit augmenter les péages.
La deuxième option retenue
La seconde alternative a été préférée parce que le rallongement des contrats de concessions aurait pris trop de temps. Il aurait fallu passer par Bruxelles et par un vote à l’Assemblée nationale comme le prévoit la loi Macron. Or, beaucoup de députés, y compris dans la majorité, sont vent debout contre le système des concessions faites au secteur privé. Il fallait donc franchir tous ces obstacles pour respecter les délais imposés par le chef de l’Etat.
Une forte rentabilité
L’Etat s’est privé d’une rente juteuse dont profite aujourd’hui les groupes cités. C’est le gouvernement Villepin qui, en 2006, a décidé de privatiser le réseau. Les groupes privés se partagent désormais le gâteau : jusqu’à 20.000 kilomètres de voies à entretenir mais qui rapportent gros.
La France dispose aujourd’hui de l’un des meilleurs réseaux autoroutiers du monde mais le prix des péages ne cesse d’augmenter, bien plus vite que l’inflation. Au point de permettre aux entreprises concessionnaires d’atteindre des taux de rentabilité énormes jusqu’à 25%. Sur 100 euros de péage pour l’usager, 25 euros retournent directement dans les caisses des groupes gestionnaires.
Une renationalisation possible ?
Selon les estimations, pour remonter au capital des sociétés d’autoroutes, l’Etat devrait débourser quelque 30 milliards d’euros… qu’il n’a pas. Certes, il y a compensation : les sociétés concessionnaires ont reversé 15 milliards d’euros de redevances à l’Etat depuis 2005. Un troc qui n’est pas prêt de s’arrêter.
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