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Prêt-à-porter : pourquoi Pimkie réduit la voilure et veut fermer 64 magasins

L’enseigne de prêt à porter féminin Pimkie a l’intention de fermer une soixantaine de ses magasins en France d’ici 2027. Le groupe vient allonger une liste déjà importante de distributeurs de vêtements en grandes difficultés, et ce n’est peut-être pas terminé

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Boutique Pimkie dans une galerie commerciale à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). (MYLENE DEROCHE / MAXPPP)

Le secteur du prêt-à-porter en France est secoué depuis plusieurs mois par une violente crise. Mardi 28 mars, l’enseigne spécialisée dans le jean, Kaporal, annonce son placement en redressement judiciaire. En février, le chausseur San Marina est placé en liquidation, laissant 650 salariés sur le carreau. En septembre : liquidation de Camaïeu et placements en redressement de Kookaï, Gap et Go Sport.

>> Prêt-à-porter : Pimkie annonce la fermeture de 64 magasins et la suppression progressive de 257 postes d'ici 2027

Mais il ne faut pas tout mélanger. La crise a souvent bon dos et n’explique pas toutes les déroutes. Il y a l’impact évident de l'épisode Covid-19. La vente de textile a souffert de son caractère non-essentiel lors des confinements qui ont privé les boutiques de leurs clients traditionnels. Les habitudes se sont ancrées et l’année dernière, les ventes sont restées inférieures de 10% à leur niveau d’avant-crise en 2019. 

À côté de cela, il y a les enseignes qui n’ont pas su prendre le virage d’Internet ou la vente en ligne. L’inflation a renforcé les inquiétudes sur le pouvoir d’achat favorisant l’essor du commerce de seconde main et puis il y a la gestion des affaires. Camaïeux, Gap, Go Sport et les Galeries Lafayette en région n’ont-elles pas finalement souffert d'une trop grande diversification d’investissements de leur propriétaire, le milliardaire bordelais Michel Ohayon – dans les cent premières fortunes de France – par ailleurs très occupé dans l’immobilier, l’hôtellerie de luxe et des positions à l'étranger ?

Le cas Pimkie

Pour ce qui est de Pimkie, le nouveau propriétaire veut transformer l’entreprise grâce à un plan d’économie. Pimkie est déficitaire depuis plusieurs années. La direction invoque une baisse de la fréquentation des magasins et des ventes de manière générale. L’ambition est de redynamiser l’ensemble, mais pour cela, il faut passer par un projet de long terme et une profonde réorganisation, dont la réduction du parc de magasins de 300 à 64 et la suppression d’ici 2027 de quelque 260 postes sur un effectif total de 1 400.

L’enseigne a été rachetée en février à la famille Mulliez (propriétaire historique d’Auchan) par Pimkinvest, un consortium mené par les groupes Lee Cooper France et Amoniss, propriétaire de Kindy. Des marques et enseignes qui, après avoir rencontré elles-mêmes quelques déboires, se sont redressées et pour l'instant tiennent bon.

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