Réduction des effectifs d'Airbus Defense and Space : une nouvelle preuve des difficultés de l’industrie aérospatiale européenne
Airbus Defense and Space a l’intention de supprimer d’ici mi 2026 jusqu’à 2 500 postes, a-t-on appris mercredi 16 octobre. Cette branche d’activité produit notamment des satellites. Entre suppressions d’emplois et plusieurs centaines de millions d’euros d’économies dans le fonctionnement global, le constructeur aéronautique européen entend rationaliser son organisation pour améliorer sa compétitivité. Pour l’instant, on ne connaît que le cadre général de cette ambition. Pour les détails, les pays touchés ou la répartition des efforts en fonction des sites, le groupe en dira plus début décembre, selon les syndicats.
Le groupe est aujourd’hui le numéro un mondial de la fabrication des satellites de télécommunication, mais il baigne depuis plusieurs années dans un climat d’affaires très difficile. C’est un nouveau signal violent de la mauvaise passe que traverse l’industrie aérospatiale européenne, victime des divisions des États-membres de l’UE et leur manque de vision stratégique face à une concurrence américaine et chinoise beaucoup plus agile. La pression sur les coûts de production et les contraintes budgétaires sont de plus en plus fortes.
Des résultats en baisse
Le carnet de commandes de 8 000 avions commerciaux qu’affiche aujourd’hui Airbus n’enlève rien à la pression des coûts de gestion qui pèse sur l’ensemble des activités du groupe. Au premier semestre, plombé par de nouvelles charges passées justement sur son activité spatiale, Airbus a vu son bénéfice divisé par deux à 825 millions d'euros. Dans le spatial, l’entreprise privée américaine SpaceX, pilotée par le milliardaire Elon Musk, bénéficie des budgets publics de la défense américaine, ce qui est interdit en Europe. Inutile d’aller chercher plus loin pour constater la distorsion de concurrence dont Airbus fait de plus en plus les frais et qui l’oblige à s’adapter en permanence.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.