Renault : la direction en passe de renoncer à la fabrication des moteurs de Formule 1 pour son équipe Alpine

Renault envisage d'arrêter de fabriquer les moteurs qui équipent actuellement son écurie Alpine F1. Entre la firme française et la Formule 1, c'est la fin d’une histoire qui aura duré près de 50 ans, et un vrai séisme pour l'usine de Viry-Châtillon.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Équipes Alpine-Renault et Williams-Mercedes au Grand Prix de Hongrie de Formule 1, le 21 juillet 2024. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

Le constructeur automobile Renault développe ses propres moteurs depuis 1977, date qui avait marqué l’entrée de la marque au losange en Formule 1. Quarante-huit ans plus tard, la firme française pourrait abandonner la construction des moteurs de F1, et équiper son écurie Alpine avec d'autres moteurs.

La décision n'est pas encore actée officiellement mais la direction de dément pas cette rumeur qui enfle depuis plusieurs jours : dès 2026, l’écurie Alpine, qui porte les couleurs du groupe en compétition, devrait être équipée avec des moteurs de l’Allemand Mercedes, si l’on en croît les spécialistes du sport automobile. La nouvelle de l'arrêt de la construction de ces moteurs a été annoncée mardi 23 juillet aux représentants du personnel, et doit être officialisée le 30 juillet prochain lors d’un CSE (Comité social et économique).

Un projet global d'entreprise

Ce projet de Renault d'abandonner la fabrication de moteurs F1 est principalement une conséquence de la transition écologique. Avec le développement du moteur électrique, continuer à miser sur le thermique et le carburant dans le sport ne tient plus sur les plans stratégique et marketing. Il fallait trancher et le patron de Renault, Luca de Meo, vient d’appuyer sur le bouton.

Il faut aussi reconnaître que les performances de l’écurie Alpine ont baissé ces dernières années. La filiale de Renault a dû faire face à des problèmes de conception du cockpit de la voiture, à des soucis récurrents au niveau de la puissance du moteur, ainsi qu'à de nouvelles règles bientôt en vigueur, exigeant la mise au point coûteuse de la mécanique. Tout cela a pesé dans la balance, sans compter les dissensions de plus en plus palpables entre les techniciens français, fabricants du moteur sur le site de Viry-Châtillon (en Essonne), et les Britanniques de l’écurie implantée à Oxford, dans le sud-est de l'Angleterre.

Transformer le pôle de Viry-Châtillon en centre de haute technologie

C'est un coup dur pour le site de fabrication des moteurs Renault de Viry-Châtillon, situé à une vingtaine kilomètres au sud de Paris. La direction prévoit des reconversions au sein du groupe et promet aucune perte d’emplois sur les 350 postes actuels. Le centre qui abrite l’activité Formule 1 est voué à devenir un pôle de haute technologie pour les moteurs électriques et les futurs blocs à hydrogène de Renault. Mais cette décision d’abandonner la construction de moteurs de F1 est aussi un choc culturel. Les blocs-moteurs Renault ont équipé depuis 47 ans pas moins de douze écuries championnes du monde.

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