Santé : que réclament les médecins libéraux en grève le 14 février ?
Fermeture de cabinets médicaux, "SOS Médecins" aux abonnés absents, manifestation entre le ministère de la Santé et le Sénat... Paris va vivre une nouvelle journée de mobilisation, mais sans rapport avec la réforme des retraites.
Les médecins libéraux réclament des hausses de tarifs des consultations et s’opposent à une proposition de loi qui sera justement examinée le jour même par les sénateurs. Ce mouvement montre surtout le niveau de tension des praticiens libéraux au bord de la rupture avec l’Assurance maladie et le gouvernement.
Nous sommes à deux semaines de la fin de négociations cruciales pour la profession et les médecins estiment être lésés. L’Assurance maladie propose une hausse d’1,5 euro pour la consultation de base qui passerait de 25 à 26,5 euros (25 euros gelés depuis 2017). Une provocation pour les organisations syndicales comme MG France ou la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) qui n’attendent pas moins de trente euros la consultation de base. Pour SOS Médecins, c’est le tarif de la consultation à domicile qu’il faut revaloriser.
Baisse des effectifs
Les praticiens libéraux invoquent les patients, de plus en plus nombreux dans certaines villes, qui ne peuvent plus consulter un simple médecin de famille dont c'est la pénurie. D’autres, débordés, ne prennent plus de nouveaux patients. Non seulement les anciens "déplaquent" comme on dit dans le métier, c’est-à-dire que le médecin qui prend sa retraite dévisse la plaque apposée à l’extérieur de son cabinet. Quant aux jeunes, ils sont trop peu nombreux à prendre la relève dans les conditions actuelles. Enfin, il y a cette loi qui est passée en première lecture à l’Assemblée nationale et qui arrive mardi 14 février devant le Sénat. Si elle est adoptée, elle permettrait d’ouvrir l’accès direct – sans prescription préalable, donc sans passer par le généraliste – à certains paramédicaux comme les kinésithérapeutes et les orthophonistes.
Réponse de l’Assurance maladie
Dans un entretien au Quotidien du Médecin, le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme, promet qu’il "va aller plus loin" que ce qui est actuellement sur la table, mais sans en dire plus. En contrepartie, il y aura probablement un "engagement territorial" incitant les médecins à prendre plus de patients et d’assurer plus de gardes les soirs et week-ends. Autant dire que le divorce est bientôt consommé entre les médecins et leur tutelle. Avec l’hôpital, c’est un autre gros chantier pour le ministre de la Santé François Braun.
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