Transport aérien : la fréquentation des aéroports français en hausse, même si certains souffrent de l'interdiction des vols courts

Les aéroports français peuvent dire merci aux compagnies aériennes low-cost. L’activité de ces dernières contribue largement à la reprise du trafic dans les airs. Cependant, certaines villes voient leurs aérogares subir la concurrence du rail et la baisse des voyages d’affaires.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Aéroport Paris-Beauvais, base française de Ryanair. Photo d'illustration (MANON CRUZ / MAXPPP)

Selon le bilan annuel dressé par l’Union des aéroports français (UAF) pour 2023, les plateformes aéroportuaires de France ont accueilli au total près de 200 millions de voyageurs, une hausse de 14% par rapport à 2022. Parmi les passagers, 43% au départ ou à l’arrivée des aéroports de métropole ont volé à bord de compagnie low-cost. 43% contre 35% avant la crise Covid en 2019, soit huit points de plus en cinq ans. La sortie des confinements a poussé les candidats au voyage à reprendre les airs, mais à moindre coût, sur fond d'inflation et des questions liées au pouvoir d'achat.

Entre 2019 et 2023, ce sont les aéroports spécialisés qui ont vu leur fréquentation faire un bond : 42% de croissance pour la plateforme de Beauvais (Oise), qui est la base française de la compagnie irlandaise Ryanair, et +27% à Tarbes-Lourdes Pyrénées. Thomas Juin, qui préside l’Union des aéroports français, en est convaincu : "Si les plateformes aéroportuaires régionales en sont là aujourd’hui, avec la connectivité aérienne, c’est en grande partie grâce au développement des compagnies à bas coûts."

Certains aéroports régionaux en forte baisse

L’interdiction des vols intérieurs de moins de 2h30, entrée en vigueur l'année dernière, n’a visiblement pas eu d’incidence sur l’activité de ces compagnies. En revanche, l’impact est lourd sur l'activité des grandes dessertes régionales. Exemples concrets : en quatre ans, les perdants sont les aéroports de Brest (chute de l’activité de 34%), Rennes (-30%), Strasbourg (-22%), Toulouse-Blagnac (-19%). Ces aéroports régionaux subissent la concurrence du rail et la baisse des voyages d’affaires.

Pour les compagnies concernées comme Ryanair, Easyjet, Transavia, Vueling, Wizz Air ou Eurowings, le marché est ailleurs : sur les vols courts et moyen-courriers entre grandes capitales européennes et extra-européennes proches, pour une clientèle loisirs, mais aussi les diasporas et la dispersion des familles avec les migrations.

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