Victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine : vers une nouvelle guerre des monnaies ?

Avec l’immigration, l’économie s'est imposée comme un thème central de l’élection présidentielle américaine. Donald Trump va revenir à la tête des États-Unis… Est-ce un risque pour l’euro ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Donald Trump montre ses partisans à Melania Trump lors d'une soirée électorale au Palm Beach Convention Center, le 6 novembre 2024, à West Palm Beach, en Floride. (CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, élu 47e président des États-Unis, mercredi 6 novembre, nous allons vers une confrontation de plus en plus forte, vers une hégémonie industrielle américaine intraitable, avec de très fortes tensions à attendre, effectivement, du côté des monnaies. L’intérêt des Américains est de ne pas avoir un dollar trop fort, car cela rend plus chères leurs exportations. Il en est de même pour nous, européens. Un euro fort renchérit nos exportations, ce qui nous rend moins compétitifs sur la scène mondiale. L’orgueil politique d’une monnaie "forte" n’a plus aucun sens dans le contexte de concurrence internationale. Ce qui importe, ce sont les lois du commerce : vendre le plus possible à l’étranger à des conditions tarifaires avantageuses. Les deux camps vont donc se battre sur ce terrain. 

Sur fond de protectionnisme

L’Amérique d’abord, avec tout ce que cela sous-entend pour ses partenaires commerciaux partout sur la planète : l’Europe bien sûr, la Chine surtout. Nous allons assister à une flambée assurée, et assumée, des droits de douane, sur le champagne, le cognac et les produits de luxe français, les voitures chinoises, pour ne citer que ces quelques exemples. Une hausse des droits à importer aux États-Unis qui, en réalité, sera une manière pour Donald Trump de financer les baisses d’impôts promises sur le plan intérieur, à la fois pour les particuliers et les entreprises.

Pendant la campagne électorale, Donald Trump s’est engagé à faire des États-Unis "la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies", ces cryptoactifs dangereux, car hyperspéculatifs. L’hyper financiarisation de la société, financiarisation non régulée, une finance libre, mais au service de quels intérêts ? C’est toute la question. Les marchés y croient et adhèrent. Mercredi 6 novembre, la bourse de New-York a terminé la journée sur une envolée de près de 4%. Le Bitcoin, lui, a flambé pour dépasser les 75 000 dollars l’unité. Un nouveau vrai match de compétitivité commence de part et d’autre de l’Atlantique. Avec cette question : dans quel état en sortira l’Europe si elle ne décide pas de se mobiliser une fois pour toutes ? 

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