Voitures électriques : l’Agence internationale de l’énergie tire la sonnette d’alarme
Les ventes de voitures électriques se sont envolées l’année dernière dans le monde. Ce qui n’est pas sans poser des problèmes sur le plan environnemental, en raison de l'utilisation des métaux rares.
On connaissait les inconvénients liés au développement de la batterie électrique avec le recours massif aux métaux précieux. Le dernier rapport publié par l’Agence internationale de l'énergie (AIE), rapport annuel sur le parc automobile mondial, nous fait prendre conscience de l’ampleur du phénomène.
D’abord le chiffre des ventes : 6,6 millions de voitures électriques écoulées dans le monde l'année dernière, dont la moitié en Chine, le double de 2020. Elles représentent désormais 10% des ventes de voitures neuves sur la planète. Cette année a commencé sur les chapeaux de roue avec deux millions d’unités vendues sur le seul premier trimestre : +75% sur un an. Il faut, dit l’Agence internationale de l'énergie, que les industriels, les investisseurs et les politiques, restent vigilants et créatifs pour éviter les problèmes d’approvisionnement en minéraux essentiels. Des minéraux extraits principalement des sous-sols de pays comme la Chine, le Congo, le Chili, dans des conditions sociales et sanitaires désastreuses pour les populations locales, la jeunesse principalement.
Les besoins en lithium multipliés par six d'ici 2030
La Chine par exemple, produit trois quarts des batteries à lithium-ion, technologie dominante à l’heure actuelle. Pékin contrôle plus de la moitié des capacités de transformation et de raffinage du lithium, du cobalt et du graphite nécessaire à la conception des batteries. Selon les experts de l’Agence, les besoins en lithium devraient être multipliés par six d’ici 2030, nécessitant l’ouverture de cinquante mines. Sans parler de la hausse du prix des matières premières qui, vu le contexte international, est partie pour s’installer durablement.
Impossible de faire marche arrière sur la voiture électrique. L'Agence internationale de l'énergie voit une réponse fiscale : augmenter les taxes sur les véhicules thermiques tout en baissant progressivement les subventions à l’achat d’électriques pour freiner l’emballement de la demande. Ce n'est pas la taxe carbone mais le principe lui ressemble fortement. C'est ce que les économistes appellent le "signal prix" : imposer, taxer, jouer sur la fiscalité pour dissuader de surconsommer. Bref, prendre le chemin de la sobriété.
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