Ce que Jean Castex va dire à l'Église catholique
Y aura-t-il des messes à Noël ? La question sera posée à Jean Castex cet après-midi. Lequel sait déjà ce qu'il va répondre.
Que le Premier ministre préside lui-même cette réunion n’est pas anodin. "Il suit le sujet de très près", répondait encore l'exécutif ce dimanche à 18h, heure à laquelle le ministère de l'Intérieur avait la main sur le rendez-vous. Puis au fil de la soirée s’est posée la question de la présence de Jean Castex. En coulisses, il y a eu des échanges, des discussions.
A 20h, confirmation : c’est le Premier ministre qui présidera finalement la rencontre. Et si les représentants de tous les cultes seront présents - bouddhistes, musulmans, juifs notamment - le gouvernement a à cœur d’adresser un message aux catholiques, particulièrement remontés contre l’interdiction des messes.
Perspectives et visibilité
L’épiscopat compte déposer demain un recours devant le Conseil d'Etat pour lever cette interdiction, après un week-end marqué par des manifestations de fidèles dans plusieurs villes. Et puis il y a Noël, dans un peu plus de cinq semaines.
"Nous donnerons des perspectives, de la visibilité. L’idée est de travailler à des hypothèses", explique un conseiller. Autrement dit : dire dès aujourd’hui à quelles conditions les églises resteront fermées aux fidèles à Noël. À quelles conditions aussi elles pourront leur rouvrir leurs portes.
Un ministre le dit sans ambages : "Nous ne pourrons pas relâcher la bride à Noël si on n’est pas revenu à un niveau acceptable." Le même juge que "ce n’est pas possible d’imposer six semaines de confinement et de dire ensuite : faites n’importe quoi pendant quinze jours."
Silence à l'Elysée
Un autre confie que le président lui-même, en privé, "estime qu'il ne faut pas vendre du rêve aux gens et qu’ils pensent pouvoir passer Noël tranquille." En public, l'Elysée se refuse à tout commentaire public. "Emmanuel Macron a un rapport particulier aux cultes et à la spiritualité", glisse un membre du premier cercle.
Le même renvoie au discours que le chef de l'Etat avait prononcé en avril 2018 devant les évêques de France, au Collège des Bernardins à Paris. Une phrase avait fait couler beaucoup d'encre : "Un président de la République prétendant se désintéresser de l’Eglise et des catholiques manquerait à son devoir."
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