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Conflit Israël-Hamas : la Nupes toujours en pleine tourmente

Bientôt une semaine que la gauche se déchire autour de l'attitude de La France Insoumise et de son refus de qualifier le Hamas de groupe terroriste, après l'attaque lancée le 7 octobre contre Israël.
Article rédigé par franceinfo, Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire de l'Assemblée nationale de (LFI) et de la coalition de gauche NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale), lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 3 octobre 2023. (THOMAS SAMSON / AFP)

C'est une "crise majeure", beaucoup le disent à gauche, "un point de fracture grave", selon la patronne d'EELV Marine Tondelier dans Libération. Un élu communiste est formel : "ça ne peut clairement pas continuer comme ça". Alors ces jours-ci, les discussions se multiplient entre des dirigeants du PS, du PC, des Écologistes, et même avec quelques insoumis mal à l’aise. Tous ceux qui se parlent sont en phase pour condamner la "faute de Mélenchon et de son clan", le mot revient souvent. Une "faute morale, politique et stratégique" dénoncée aussi jeudi 12 ocotobre dans la soirée par Emmanuel Macron. Manuel Bompard coordinateur de LFI a assuré ne pas s'être senti concerné. Mais quelle conséquence tirer de cette situation à gauche ?

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Certains veulent quitter la Nupes, d'autres estiment y être aussi chez eux. L'argument d'un dirigeant socialiste est le suivant : "PS, PC, EELV, ça fait trois partis contre LFI qui est minoritaire, pourquoi ce serait à nous de partir ?". Ce débat va virer à l'affrontement samedi au conseil national du PS.

La question de l'incarnation

L'objectif de la direction du PS c'est d'isoler Jean-Luc Mélenchon. Olivier Faure dénonce "la méthode Mélenchon". Des députés écologistes pointent aussi le "problème Mélenchon" ou rappellent être favorables "à la retraite à 60 ans" quand le leader insoumis en a 72... Des voix s'élèvent pour un nouveau mode de fonctionnement de la Nupes, conscients qu'une union de la gauche reste indispensable pour accéder au pouvoir.

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Évoquer un nouveau fonctionnement, c'est une chose, mais le mettre en place n'est pas si aisé. "La Nupes dans l'esprit des Français, c'est LFI, c'est Mélenchon", reconnaissent des élus. Et puis la Nupes n'est pas un parti, il n'y a pas de chef officiellement, pas de règles établies pour la prise de décisions, ni de procédures pour éventuellement pousser quelqu'un vers la sortie. Difficile de corneriser concrètement les insoumis. "Il faut imposer un tournant et embarquer avec nous les collègues LFI qui n'en peuvent plus",estime un député PS. "Ça ne va pas se régler en un week-end", souffle une socialiste. La direction de LFI, elle, encaisse et fait mine de croire que cette crise de la Nupes n'est pas pire que les précédentes.

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