Des alliés de François Bayrou appellent à se structurer pour éviter les divisions aux élections

Pour le premier tour de la législative partielle en Isère dimanche, Renaissance, LR et le centre présentent chacun un candidat différent. De quoi faire monter d'un cran l'inquiétude au sein du socle d'alliés du Premier ministre.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre entouré des membres de son gouvernement venant des LR et de Renaissance, lors du premier conseil des ministres du 3 janvier 2025. (GAO JING / XINHUA)

Le voyant feux de détresse s'allume sur le tableau de bord des alliés de François Bayrou. De nouvelles divisions entre alliés du Premier ministre inquiètent des cadres des partis, notamment lors du premier tour de la législative partielle en Isère dimanche 12 janvier 2025. Les partis présentent chacun un candidat différent. Au lieu d'avoir une voiture de course, ils s'élancent dans trois bolides différents, un Renaissance, un LR et un divers centre, notamment face à la gauche unie. Le risque à l'arrivée, c'est l'accident, ne pas gagner de siège à l'Assemblée nationale. Un accident isolé ? "Quarante autres circonscriptions traînent au Conseil constitutionnel", à cause d'élections invalidées, s'alarme auprès de franceinfo un pilier du centre - donc 40 possibles places en jeu. Il faut d'après lui "organiser ce bordel", cette alliance de circonstance.

"Il n'y a pas de socle, rien de commun"

En trois mois, rien n'a été fait pour lier les troupes. Pire : les divisions ont éclaté au grand jour. Laurent Wauquiez, le chef de la droite à l'Assemblée, d'un côté, Gabriel Attal, patron des Renaissance, de l'autre... Chacun veut sa victoire, il y a des règlements de compte dans la presse... Tous sont pourtant alliés à l'ex-chef du gouvernement Michel Barnier. Le nouveau budget, en négociation, dira si la droite reste dans le bateau de François Bayrou. "Il n'y a pas de socle, rien de commun" regrette auprès de franceinfo le député macroniste Éric Woerth, c'est une jolie voiture, mais on a oublié de mettre de l'essence ou de brancher la batterie".

Des cadres des différents partis proposent de travailler ensemble, de trouver des points d'accord. Pas seulement sur le budget - ce qui n'était d'ailleurs pas gagné - mais aussi sur le régalien. Un élu macroniste pense qu'"il n'y a aucune différence idéologique au sein du bloc central". Selon lui, il faut une coordination entre partis et entre groupes au Palais Bourbon, des espaces de dialogue, pas seulement un petit-déjeuner par semaine entre grands chefs. Une façon de créer du ciment et d'éviter les divisions aux élections, un constat partagé par d'autres figures de premier plan de cette coalition de soutiens.

À les entendre, l'initiative doit venir de Matignon. Il ne s'en est jamais caché, Michel Barnier n'a jamais voulu devenir le chef de la majorité, mais le contexte est différent. L'ancien commissaire européen avait installé une quasi-cohabitation, ce qui n'est plus le cas avec son successeur, François Bayrou, allié d'Emmanuel Macron. L'un de ses proches assure à franceinfo qu'il a envie de créer les liens qui manquent, mais patience : il y a d'abord sa déclaration de politique générale mardi 14 janvier 2025. Première étape pour savoir qui seront vraiment ses alliés.

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