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Info franceinfo
Dans une circulaire, Michel Barnier impose à ses ministres plus de sobriété lors de leurs déplacements
Terminés, les convois à 160 kilomètres heures sur l'autoroute, ou en trombe dans Paris, les gyrophares et le gros dispositif policier qui va avec. Les ministres, qui se déplacent souvent sur telle ou telle thématique, devront "réduire la taille de leurs cortèges" et "respecter le code de la route", peut-on lire dans une circulaire prise par le chef du gouvernement, datant du mardi 12 novembre, que franceinfo s'est procurée et révèle mercredi 20 novembre. "Je tiens à ce que ces règles soient scrupuleusement respectées dans votre action quotidienne, en particulier lors des déplacements organisés dans le cadre de vos actions sur l'ensemble du territoire", insiste Michel Barnier dans cette circulaire. Il ajoute que "les moyens déployés à cette occasion ne revêtiront en aucun cas un caractère ostentatoire".
Un conseiller de l'exécutif l'admet : "après cinq ans de cabinet ministériel, ça va me faire étrange de devoir m'arrêter à un feu rouge", mais il salue la démarche que s'impose à lui-même Michel Barnier. Une source rapporte à franceinfo une scène. Après un déplacement, la voiture du Premier ministre est bloquée dans les bouchons. Son chauffeur commence à allumer le gyrophare pour pouvoir avancer plus vite, mais le chef du gouvernement l'arrête tout de suite.
Un comportement à adopter sur le terrain
Il est aussi question, dans cette circulaire, et dans les directives données à l'oral par le Premier ministre aux membres de son gouvernement, de comportement à adopter une fois sur place, en déplacement. C'est un peu "le père" Michel Barnier qui demande à ses "enfants" les ministres de bien se comporter chez les gens. Règle numéro une : prévenir le préfet en amont de sa venue, au moins 72 heures à l'avance, sauf urgence. Règle numéro deux : saluer une fois sur place tous ceux qui ont participé à l'organisation, des petites mains aux hauts gradés, les remercier. Et puis, règle numéro trois : prendre le temps. Pas question de venir seulement pour une heure ou deux, faire quelques images et un micro tendu. Le chef du gouvernement les pousse à rester, dans la mesure du possible, pour partager un déjeuner ou un dîner avec ceux qui reçoivent. "C'est une tradition républicaine à laquelle je suis attaché", écrit Michel Barnier.
Ce dernier demande également à "varier les lieux choisis" pour les déplacements, de les effectuer en dehors de la région parisienne et des grandes métropoles faciles d'accès. L'objectif, selon lui : "adapter notre action aux réalités des territoires" et "échanger avec tous nos concitoyens". Le Premier ministre veut que ces déplacements "illustrent un message clair" de sa politique. En clair, pas question d'être ostentatoire quand on demande des efforts aux Français. Autour de lui, on vante "une nouvelle méthode" depuis son arrivée à Matignon. Mais elle a du mal à prendre forme au Parlement, "Barnier joue sur le soutien de l'opinion publique", d'après une élue macroniste. Soutien qui, convoi ou pas convoi, finira selon elle "par s'effriter à cause de l'austérité budgétaire".
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