Édouard Philippe et François Bayrou plaident pour être mieux représentés dans la deuxième vague de nominations au gouvernement
Le MoDem et Horizons, les deux partis alliés de la majorité, espèrent "se refaire" à la session de rattrapage. Des ministres délégués et secrétaires d’État doivent toujours être nommés en fin de semaine et ils espèrent ardemment un rééquilibrage. Édouard Philippe et François Bayrou en ont parlé avec le président, avec le Premier ministre.
Dans l’idéal, le patron du MoDem voudrait quatre ministres, en plus de Marc Fesneau, qui est à l’Agriculture. "On pourrait même prétendre à six ministres au total !" lance un cadre, un brin provocateur. L'argument est le suivant : avec 51 députés, le MoDem représente 20% de la majorité à l'Assemblée. "Pourquoi on n'aurait pas aussi 20% du gouvernement ?", s'interroge l'un d'eux. Un macroniste se plaît à doucher les ardeurs centristes : "Que nous apporte le MoDem aujourd'hui ? Rien. Qu'ils aillent dans l'opposition et ils verront comment ils sont traités". Bonne ambiance à l'évocation des appétits de François Bayrou.
Horizons plus fiable que le MoDem
Édouard Philippe, le patron d'Horizons, n'a aussi qu'un seul ministre dans le gouvernement actuel. Lui aussi est preneur d'un rééquilibrage. Pourquoi pas avec trois ministres, en plus de Christophe Béchu, détenteur du vaste portefeuille de la Transition écologique. "On réclame trois pour en avoir deux, mais si au final c'est un seul, Édouard Philippe n'en fera pas un casus belli", assure un de ses lieutenants. Un député Horizons estime que les troupes de l'ancien Premier ministre méritent d'être bien traitées car "on est un partenaire loyal et fiable, on l'a vu pendant la loi immigration". Un partenaire sous-entendu plus fiable que le MoDem, où cinq députés ont voté contre et 15 se sont abstenus. Chacun pousse ses pions, quitte à faire des croche-pieds aux petits camarades. Qui aura quoi au final ? Un proche d'Édouard Philippe avoue ne pas avoir trop de visibilité pour le moment.
Dans la composition du gouvernement final, il y a un autre allié à ne pas oublier : le Parti radical, ce petit parti centriste, anciennement dirigé par Jean-Louis Borloo. Le président actuel, Laurent Hénart, a eu des garanties du président, du secrétaire général de l’Élysée et du Premier ministre pour que son mouvement soit représenté. Ca pourrait passer par la reconduction de l’ex-ministre chargée des Collectivités locales, Dominique Faure. Mais au cas où il y aurait des envies de changement au sommet de l'exécutif, Laurent Hénart a aussi glissé le nom d'une sénatrice et d'un député. Une chose est sûre : si tous les alliés sont servis à la hauteur de leurs attentes, le gouvernement est déjà virtuellement à 23 membres. Ce n'est pas gagné puisque que l’idée c’est de ne pas dépasser les 30.
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