Élections européennes : comment s'organisent les candidats pour faire campagne face à l'omniprésence médiatique d'Emmanuel Macron

En pleine séquence de commémorations des 80 ans du Débarquement, Emmanuel Macron est, jeudi, au centre du jeu. À trois jours des européennes, les candidats cherchent malgré tout à exister.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Huit têtes de listes pour les élections européennes posent avant de prendre part à un débat sur France 2, à Aubervilliers, le 4 juin 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / POOL)

Sur les plages du débarquement, avec Joe Biden, avec Volodymyr Zelensky... Impossible de passer à côté d'Emmanuel Macron pendant son marathon mémoriel. Jeudi 6 juin, le chef de l'État sera aussi aux 20h de TF1 et France 2. Dur dur pour les candidats aux Européennes de ne pas se faire totalement éclipser alors qu'on est en plein money time. Tous le savent, c'est maintenant que l'opinion se cristallise. Même si au RN ils ne voient pas d'un mauvais œil cette surexposition du chef de l'État. "Il en fait trop, tranche un colistier de Jordan Bardella, c'est le meilleur moyen de mobiliser contre lui donc on lui dit merci". Pour les deux derniers jours de campagne au RN, pas question que tout le monde aille sur les plateaux. "On va s'effacer pour laisser Marine Le Pen et Jordan Bardella utiliser le temps de parole qui nous reste !" 

L'organisation de la fin de campagne 

Il reste encore un meeting à Raphaël Glucksmann à Lille vendredi aux côtés de Martine Aubry. Le candidat du PS, qui ne cesse de dénoncer la tentative de "kidnapping" de l'élection par l'exécutif, ne veut pas se laisser voler la vedette, même si "on ne peut pas faire grand-chose face à l’actualité du débarquement au niveau national, admet un de ses colistiers, donc on a demandé à nos équipes d’être très mobilisées sur le terrain jusqu’à vendredi soir." Quant à Manon Aubry, elle sera à Lyon jeudi soir avec Jean-Luc Mélenchon pour un ultime appel à la mobilisation. Pas de traitement de faveur pour Valérie Hayer, le meeting de la candidate macroniste à Nice avec Édouard Philippe, en frontal avec l'interview du président, risque de ne pas faire les gros titres. "Le principal, c'est que la presse locale en parle", dédramatise un cadre de la campagne.


François-Xavier Bellamy va commémorer le débarquement à sa façon. Il prend la parole, jeudi matin, devant la croix de Lorraine à Cannes, très loin des plages de Normandie. Quand l'écologiste Marie Toussaint jouera la contre programmation, après un passage jeudi matin à franceinfo pour le 8h30, elle va distribuer des tracts en personne à Paris avec l'ancienne candidate à la présidentielle Éva Joly. Marion Maréchal a encore quelques médias à faire pendant que ses équipes vont tracter et faire campagne activement sur les réseaux sociaux.


Les oppositions sont surtout vent debout contre l'interview du président de la République. LR, le PS, les écologistes ont saisi l'Arcom. Le gendarme de l'audiovisuel a prévenu : "tout ou partie" de l'interview pourra être comptabilisé comme du temps de parole de son camp, selon ce que le Président dira. Ce qui implique d'équilibrer ce temps de parole avec les autres candidats d'ici vendredi minuit.  

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