Élections européennes : LFI lance sa campagne officielle et espère mobiliser sa base

La candidate LFI Manon Aubry tient son premier grand meeting de la campagne européenne, samedi 16 mars, au parc des expositions de Villepinte, en Seine-Saint-Denis. Les mélenchonistes comptent en faire "une démonstration de force populaire", selon un cadre de la campagne. Sont attendus à la tribune Jean-Luc Mélenchon et des colistiers de Manon Aubry, comme l’eurodéputé écologiste Damien Carême. LFI joue la carte unitaire pour essayer d'attirer les nostalgiques de la NUPES.

Contrairement à la présidentielle, où Jean-Luc Mélenchon était arrivé très largement en tête de la gauche, Manon Aubry est autour de 7% dans les sondages, derrière les listes écologiste et socialiste. "On a un coup à jouer mais c'est compliqué", admet un dirigeant. Les européennes ne sont jamais très porteuses pour les mélenchonistes : un peu plus de 6% aux trois dernières éditions. Ce scrutin mobilise moins que la présidentielle et "avec beaucoup d'abstention, on sait que notre score ne sera pas bon", reconnaît un élu.

Trois cibles : les outremers, les "quartiers", les jeunes

Les "insoumis" vont donc essayer de mobiliser leur électorat, avec quelques autres grands meetings. Ils auront surtout lieu début avril, avec une cinquantaine de réunions publiques de plus petit formats, prévues un peu partout dans le pays.

LFI a identifié trois publics prioritaires à mobiliser : les outremers, où Jean-Luc Mélenchon est souvent arrivé en tête à la présidentielle, comme en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique. Lundi, Manon Aubry s'envolera d'ailleurs pour les Antilles et prévoit aussi d'aller à la Réunion. Deuxième public cible : les quartiers populaires, avec du porte-à-porte, et enfin les jeunes. Le parti va amplifier sa campagne "T'es où le 9 juin ?" dans les facultés et sur les réseaux sociaux. L'objectif est d'inciter les jeunes à vérifier s'ils sont bien inscrits sur les listes électorales avant la date butoir du 3 mai, et pouvoir ensuite organiser des votes par procuration si besoin.

Leur campagne polémique "Les riches votent, et vous ?"/"Les racistes votent, et vous ?", qui a aussi ciblé des journalistes va continuer. Les "insoumis" sont même ravis de leur coup et assurent avoir encore "quelques cartouches". En ciblant des journalises, ils rêvaient de susciter l'indignation pour faire parler. Un dirigeant LFI revendique cette stratégie mélenchoniste consistant à choquer pour "ramener dans le jeu politique des gens très en colère".