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Energies renouvelables : le gouvernement cherche désespérément des soutiens dans l'opposition

Le Budget n’est pas la seule difficulté à venir pour le gouvernement. La semaine prochaine, le Sénat va étudier le projet de loi "EnR" sur les énergies renouvelables. L’exécutif ignore s’il parviendra à faire trouver une majorité pour voter ce texte. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.

Article rédigé par Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La Première ministre, Elisabeth Borne, au congrès des Départements de France, à Agen (Lot-et-Garonne), le 14 octobre 2022. (THIBAUD MORITZ / AFP)

Sur le papier, ce projet de loi "EnR" devrait rassembler une grande partie de la classe politique : développer les énergies renouvelables, à part le RN, tout est le monde d’accord. Reste que c'est mal connaître le jeu parlementaire : "C’est le texte le plus difficile", confie un ministre. Personne ne sait à quoi il ressemblera à la fin…

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Concrètement, ce projet de loi doit permettre d’accélérer l’installation des énergies renouvelables et du nucléaire sur le territoire. Les projets éoliens pourraient permettre de diviser par deux le temps nécessaire pour un nouveau projet. "C’est un texte dense, complexe", décrypte une macroniste à l’Assemblée et c’est ça qui rend son vote très incertain. D’autant que c'est le Sénat qui l’étudiera en premier à partir de mercredi prochain. Les sénateurs, majoritairement à droite, sont moins portés sur les les énergies renouvelables : "Les ENR, ce n'est pas l’alpha et l’omega de l’énergie", prévient ainsi un président de groupe.

Certains tentent ainsi de retricoter le texte en donnant, par exemple, plus de pouvoirs aux maires pour accepter ou non l’implantation de projets énergétiques. Une idée qui n’est pas exempte d’arrière-pensées politiques, à quelques semaines des sénatoriales. 

Le gouvernement espère une abstention des écologistes

C’est donc vers la gauche que se tourne le gouvernement. Selon les informations de franceinfo, des discussions sont prévues dès mercredi 19 octobre avec les élus socialistes. "On est prêt à faire des pas sur la biodiversité", explique ainsi l’exécutif. Mais au-delà du PS, les écologistes, qui dénoncent les choix du gouvernement sur le climat, vont-ils voter ce texte ? Au sein de la majorité, on se prépare : "On va vite voir les contradictions des écolos", persifle un proche du Président. Au mieux, le gouvernement espère décrocher une abstention de la part des Verts. 

Dans ce contexte, cette loi peut-elle réellement être votée ? Le gouvernement est condamné à obtenir une majorité entre une gauche qui trouvera que ça ne va pas assez loin et une droite qui estime, elle, que ça va trop loin.

Une conseillère avertit : "Le danger n’est pas ce qu’il y a dans le texte, mais toutes les postures qu’il y a autour".  L’exécutif se retrouve sur une ligne de crête, et il n'est pas question de sortir un 49.3 sur cette loi. Hors Budget, la majorité n’a droit qu’à un passage en force et la Macronie se le réserve éventuellement pour la réforme des retraites…  

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