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Hommages à Samuel Paty : Eric Zemmour dénonce la montée de l'islamisme à l'école et cible le ministre Pap Ndiaye

Dimanche 16 octobre, cela fera deux ans que Samuel Paty a été victime d’une attaque terroriste islamiste. A cette occasion, le ministre de l’Education nationale doit rendre hommage au professeur d’histoire-géographie, mais l’extrême droite se tient en embuscade. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye devant l'Élysée, mercredi 14 septembre. (LUDOVIC MARIN / AFP)

En mai dernier, trois jours après sa nomination, Pap Ndiaye, avait réservé son premier déplacement au collège de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, où enseignait Samuel Paty, tué par un jeune radicalisé. A l’époque, Pap Ndiaye était déjà sous le feu des critiques, la droite et l’extrême droite reprochant au nouveau ministre sa supposée complaisance vis-à-vis des islamistes.

>> Hommage à Samuel Paty : un an après l'assassinat, le point sur l'enquête

Aujourd’hui, les critiques n’ont pas réellement changé. Le cabinet de Pap Ndiaye le sait bien : "Sur Samuel Paty, le ministre est attendu", concède un membre de son entourage. La mémoire de Samuel Paty devient donc un objet politique avec en première ligne, le parti Reconquête. "Samuel Paty, c’est l’exemple le plus frappant de la montée de l’islamisme dans les écoles", dénonce un proche d’Eric Zemmour.

Rassemblement contre remise de prix

Le parti d’extrême droite fait le lien entre l’engrenage qui mené à l’effroyable assassinat du professeur et aujourd’hui la multiplication des habits religieux dans les écoles. Reconquête a ainsi lancé une campagne sur les réseaux sociaux avec le hashtag "Protégeons nos enfants". Son titre : "Contre l’offensive islamique à l’école". 

Au ministère de l'Éducation nationale, pas question de jouer le bras de fer. Depuis sa nomination, Pap Ndiaye évite d'ailleurs de répondre aux polémiques. Son cabinet écarte l'idée d'une loi sur les abayas, ces habits amples et longs. Cette semaine, le ministre devrait donc simplement réaffirmer les principes des lois de 1905 et 2004. "Sur la laïcité, Pap Ndiaye est intransigeant, mais il n’en fait pas une arme de combat", décrypte l’un de ses conseillers…  

Est-ce que ce sera suffisant pour limiter la controverse ? C'est toute la question, car, en face, Eric Zemmour veut taper fort. Le polémiste a annoncé un rassemblement, samedi prochain, dans le square Samuel Paty, situé à Paris ,en face de la Sorbonne. Une manifestation, le jour même où Pap Ndiaye sera justement à La Sorbonne pour remettre à des collégiens le premier "Prix Samuel Paty de la Liberté d’expression". Médiatiquement et politiquement, les deux évènements risquent de se télescoper… 

En 2020, au moment de l’assassinat de Samuel Paty, les responsables de tous bords appelaient à l’unité. "L’heure est à la trêve politique", confiait par exemple un conseiller à l’Elysée. Deux ans plus tard, manifestement, le climat est bien différent.

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