Cet article date de plus de trois ans.

Hommage à Samuel Paty : un an après l'assassinat, le point sur l'enquête

Quinze suspects, dont sept mineurs, sont mis en examen et la plupart des adultes sont en détention provisoire. Le point sur une enquête qui est loin d'être achevée.

Article rédigé par Stéphane Pair
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Policiers et journalistes le 17 octobre 2020 devant le collège de Conflans-Sainte-Honorine, où enseignait Samuel Paty. (YOAN VALAT / EPA / MAXPPP)

Le 16 octobre 2020 en fin d'après-midi, Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, est poignardé puis décapité près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par un jeune réfugié tchétchène radicalisé, Abdoullakh Anzorov, tué peu de temps après par la police. Un an après l'assassinat, alors que des hommages lui sont rendu dans les établissements scolaires de France, l'enquête des juges antiterroristes se poursuit et tente de remonter le fil des responsabilités.

>> Un hommage à Samuel Paty est rendu dans toutes les écoles de France : suivez notre direct

Quinze personnes, dont sept mineurs, sont mises en examen dans l'enquête sur l'assassinat de ce professeur d'histoire-géographie de 47 ans. Parmi ces 15 personnes figurent trois amis d'Abdoullakh Anzorov. L'un est mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste", les deux autres pour "complicité d’assassinat". Ils sont suspectés d'avoir aidé le terroriste à acheter son couteau et un fusil à air comprimé. L'un d'eux est même soupçonné d'avoir convoyé le tueur depuis Evreux jusqu’à Conflans-Sainte-Honorine.

Cinq collégiens sont mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste" pour avoir désigné le professeur d'histoire-géographie à Abdoullakh Anzorov à la sortie des classes contre la promesse de 350 euros. Tous continuent de dire qu’ils n’ont eu aucun contact avec le terroriste avant les faits et qu'il n'imaginaient pas un tel scénario mortifère.

Qui savait ? Et quoi ?

Une élève de Samuel Paty est poursuivie pour "dénonciation calomnieuse". C'est par elle que naît la polémique qui enfle sur les réseaux sociaux. Pour cacher son exclusion scolaire, elle a fait croire à son père que l'enseignant l'a obligée à regarder une caricature du prophète. La collégienne de 4e n’a pourtant pas assisté au cours. Elle a reconnu avoir menti. Son père, Brahim Chnina est lui mis en examen pour "complicité d’assassinat". Dans une vidéo, il avait dénoncé le professeur, ce qui a servi au terroriste pour identifier et localiser sa cible. Il dit aujourd'hui "regretter" ses actes.

Quatre personnes, trois hommes et une femme très radicalisée, qui ont été en lien avec Abdoullakh Anzorov sur internet, Twitter, Instagram ou Snapchat, sont également poursuivies. Certains ont échangé avec le terroriste avant ou juste après son acte.

Enfin un propagandiste islamiste fiché S, Abdelhabkim Sefrioui, est mis en examen pour "complicité d’assassinat terroriste". Il a accusé Samuel Paty et le collège de Conflans-Sainte-Honorine de stigmatiser les musulmans en montrant des caricatures du prophète. Il a diffusé sur YouTube deux vidéos qui ont enflammé les réseaux sociaux. Pour les juges d'instruction, ces vidéos ont facilité le projet criminel d'Abdoullakh Anzorov. La justice antiterroriste le considère toujours comme un complice du terroriste.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.