le Premier ministre Jean Castex sous le feu des critiques
La fermeture des commerces de proximité non alimentaires fait grincer des dents y compris au sein de la majorité. La méthode Castex fait débat, tout comme son style.
Jean Castex fait partie de ces personnalités qui suscitent toujours un "mais" quand on parle. Exemple : un cadre de la majorité reconnaît être "tombé de sa chaise" lors de sa nomination. "Agréablement surpris dans un premier temps" mais, il le trouve "un peu sopo", comprenez soporifique. Un autre élu de poids le qualifie de "courageux, pragmatique" mais "besogneux". Quand un conseiller ministériel se félicite que Jean Castex parle à un nouveau public, lui le représentant de la France des territoires, le même conseiller soupire, "ses émissions sont souvent ratées, il n'imprime pas".
Une équipe contestée
Au-delà de la personnalité du Premier ministre, c'est son entourage qui est montré du doigt, à commencer par son directeur de cabinet, Nicolas Revel. "Il contre-arbitre des ordres de la Présidence", s'étrangle une ministre. Contrairement à son prédécesseur Benoît Ribadeau-Dumas sous Édouard Philippe, "il a une relation exécrable avec Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Élysée", ajoute un conseiller. "Son cabinet manque d'expérience", complète un autre, "trop de jeunes fraîchement sortis de l'ENA".
Comme souvent, c'est du côté de ses anciens amis, à droite, que les critiques sont les plus féroces. Nicolas Sarkozy, par exemple, en petit comité alors que Jean Castex était son secrétaire général adjoint à l'Élysée : "À mon époque déjà, il ne savait pas prendre de décisions, quand il en prenait, il se plantait." Un ancien ministre sakozyste justement : "Castex, il faut qu'il se tatoue qu'il est Premier ministre, sinon il risque de penser que ce n'est pas vrai !"
Que répond Matignon ?
À Matignon, on répond que la question n'est pas "d'imprimer, mais de sauver des vies". Que Jean Castex "fait face à trois crises majeures - sanitaire, économique, sécuritaire - du jamais vu sous la Ve République". Que ses relations sont "fluides et complémentaires" avec le chef de l'État. Et qu'accessoirement, il a été regardé par plus de 10 millions de téléspectateurs dimanche sur TF1, un record d'audience depuis 5 ans.
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