L'ambitieux patron de Renaissance Gabriel Attal veut redonner du poids au parti avant la prochaine présidentielle

Transformer Renaissance en "parti de masse". C'est l'ambition de l'ancien Premier ministre qui lance le chantier dès la semaine prochaine, lui qui veut "construire un chemin vers 2027".
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'ancien Premier ministre Gabriel Attal veut lancer des états généraux pour consulter les militants de Renaissance et les inciter à se réinvestir. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Vous en avez vu beaucoup vous, des affiches Renaissance sur les panneaux, ces derniers temps ? Des militants tracter sur votre marché - hors période de campagne ? La machine à gagner d'Emmanuel Macron tourne au ralenti ces dernières années, "le parti est une coquille vide, mais comme le PS sous François Hollande", relativise un ancien ministre macroniste. Aujourd'hui, la marche est haute : passer de moins de 10 000 adhérents à "un parti de masse", d'après une proche de Gabriel Attal. D'où le lancement jeudi 9 janvier 2025 du programme du parti que vient de prendre le patron des députés Ensemble pour la République (ex-Renaissance).

Des états généraux pour "dresser un diagnostic"

Premier chantier dès la semaine prochaine : le lancement d'états généraux. Les militants autrefois très investis seront consultés pendant un mois, avec 500 réunions dans le pays et des déplacements de Gabriel Attal. Il leur sera demandé quelles sont les forces et les faiblesses du parti, avant la présentation du diagnostic lors d'un grand meeting d'ici le printemps. "Un meeting d'un nouveau genre", promettent les cadres de Renaissance. D'après une élue à franceinfo, "il est temps de prendre des risques". L'enjeu reste, selon elle, de mobiliser, de donner l'envie de venir, de revenir, de se réinvestir au sein du parti. "On a perdu l'esprit de 2017, on est devenu un parti élitiste. On doit retrouver notre discours d'optimisme ! " Et cela passe, d'après les dirigeants, d'abord par de nouveaux tracts, des centaines de milliers d'exemplaires seront distribués dans les prochains jours.

Il y aura également un travail de fond, sur les idées. Un député macroniste est carrément cash : "Il faut qu'on se remette à réfléchir". La réinvention d'un modèle économique et social et la réindustrialisation, un virage régalien, la transition écologique sont les trois grands thèmes visés. Des groupes de travail sont prévus sur plusieurs mois, et Valérie Hayer, ex-chef de file de Renaissance aux élections européennes, sera l'une des personnalités qui veilleront à l'élaboration de ce travail de réflexion.

Un parti au service des ambitions de Gabriel Attal ?

Renaissance est l'endroit où le député peut rebondir, lui qui n'a plus aucun de ses proches au gouvernement. Il est toujours pratique pour une élection d'avoir la machine à son service, l'argent, les militants... Lui qui veut "construire un chemin vers 2027". Preuve de son ambition : la présentation du programme de Renaissance jeudi, quelques heures seulement avant la diffusion d'un documentaire assez flatteur sur lui, "Gabriel Attal, l'épreuve du pouvoir" sur C8. 

Dans ce documentaire, l'ancien chef du gouvernement assure ne s'être "jamais senti prisonnier". "Quelles que soient les fonctions que j'exercerai plus tard, je chercherais toujours à être libre", appuie-t-il. Libre, notamment à la tête du groupe macroniste à l'Assemblée nationale. Un peu trop pour certains puisqu'il est accusé d'y jouer sa propre partition et d'avoir participé à la chute du gouvernement de Michel Barnier. Son parti promet pourtant, dans son programme, de privilégier "les discussions constructives avec le gouvernement" et d'éviter "les divisions spectaculaires sur la scène publique". C'est ce qu'on appelle une bonne résolution.

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