L'augmentation des violences et des menaces de mort contre des élus prise très au sérieux au ministère de l’Intérieur
Plusieurs élus ont reçu des menaces de mort ces derniers jours. Ces violences contre des maires et des députés sont augmentation depuis le mois de janvier, dans un contexte sanitaire tendu.
Trois députés En Marche d’Isère, Emilie Chalas, Cendra Motin et Monique Limon, ont été destinataires de courriels les menaçant de mort. Idem pour le député En Marche du Vaucluse, Adrien Morenas, et le député Modem Philippe Berta, élu dans le Gard.
Cinq menaces, sur une semaine seulement, à chaque fois liées au vote de ces élus en matière de politique sanitaire. Mais ce n’est pas tout : toujours dans la même semaine, le maire de Nancy, Mathieu Klein, s’est vu menacé de mort sur Facebook dans un groupe qui se dit anti-pass sanitaire. Et le maire de Briançon, Arnaud Murgia, a vu sa voiture personnelle incendiée devant son domicile.
Une atteinte sur trois directement liée à la contestation des mesures sanitaires
Les chiffres l'attestent : oui, il y a plus de violences à l'encontre des élus. + 3% sur un an, sur la période du 1er janvier au 24 octobre, selon les derniers chiffres. Ce sont 1 127 atteintes aux élus depuis le 1er janvier. Dans le terme générique d'"atteintes" sont inclues les agressions physiques, les menaces, les injures et les dégradations de biens. Pour établir ces statistiques, le ministère de l’Intérieur agglomère les remontées du renseignement territorial. Cela veut dire que les chiffres ne comptent pas ce qui se passe à Paris et en petite couronne.
Dans le détail, on observe un pic d'agressions en juin 2021, au moment des élections départementales et régionales. Ce fort niveau de violence se maintient en juillet, lorsque sont annoncées les nouvelles mesures sanitaires. Puis stabilisation. Depuis le 1er août, 32% des atteintes aux élus - une sur trois - sont directement en lien avec la contestation des mesures sanitaires. En résumé : les violences augmentent quand il y a élection, et quand le contexte sanitaire est tendu.
La période électorale sous surveillance
Cela n'augure rien de bon pour les mois à venir, entre la présidentielle d'avril, les législatives en juin, et l'évolution épidémique incertaine qui peut contraindre l'exécutif à prendre d'éventuelles nouvelles mesures. Un consensus se dégage chez les députés que nous avons joints : "La campagne va être très dure, selon eux, le climat va être horrible." Si nos interlocuteurs refusent pour autant de faire campagne avec un officier de sécurité - "C'est hors de question", nous répond une élue - un autre anticipe qu'il devra "signaler aux gendarmes" toutes ses réunions, pour mettre en place une surveillance "la plus discrète possible".
En attendant, Gérald Darmanin a adressé une instruction aux préfets, au début du mois, pour leur demander notamment "de renforcer la surveillance aux abords des permanences des parlementaires et de leur domicile". Certains des collaborateurs d’élus ayant, eux aussi, reçu des menaces, bénéficient aussi du même dispositif de protection.
Une étude CSA pour l'Assemblée nationale révélait le 24 novembre que 13% des Français approuvent la violence, physique ou verbale, comme méthode pour exprimer son mécontentement. Et un quart des 18-24 ans.
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