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La guerre des sexes aura-t-elle lieu à l'Assemblée nationale ?

La Première ministre Elisabeth Borne poursuit aujourd’hui ses échanges avec les présidents de groupes parlementaires. C’est inédit : nombre de ces présidents sont des présidentes.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le perchoir de l'Assemblée nationale, à Paris, le 21 juin 2022. (MAXPPP)

Curieux paradoxe. La féminisation des postes de responsabilité est inédite à l'Assemblée nationale, alors même que la part des femmes députées a baissé à l’issue du scrutin.

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Jugez plutôt : Mathilde Panot chez les Insoumis. Aurore Bergé pour En Marche !. Cyrielle Chatelain copréside le groupe écologiste, quand Marine Le Pen dirige celui du Rassemblement national. On peut y ajouter un nom : celui de Yaël Braun-Pivet, qu’En Marche !et ses alliés proposent pour la présidence de l’Assemblée nationale. 

Conséquence inattendue : une forme de sororité flotte dans les couloirs du Palais Bourbon, à en croire les dires des premières concernées. "Je suis heureuse pour ces femmes qui s’affirment", glisse une Insoumise. Mêmes retours du côté de l’exécutif, avec une ministre qui s’attend même à ce que le dialogue soit de meilleure qualité que par le passé, en raison, dit-elle d’un "leadership au féminin peut-être plus adapté au dialogue et consensus." 

"Politique genrée"

Confidence d’une autre députée : "Il faut qu’il y ait des femmes à tous les postes clés du pouvoir". Cette élue de gauche serait ravie de voir une présidente à la tête de la prestigieuse commission des Finances. C’est une confidence qui en dit long... car Eric Coquerel, député de Seine Saint Denis, est pour l’instant pré-positionné pour être candidat unique de la Nupes à cette présidence. Mais cette élue issue de ses rangs n’aurait aucun problème à ce qu’une femme lui ravisse la place.

Il faudra regarder le détail des votes de très près jeudi prochain pour voir s’il y a un vote de genre. En attendant, celle qui profite le plus pour l’instant de cette sororité, c’est Elisabeth Borne, la Première ministre.

Là encore, confidence surprenante à gauche : "Elisabeth Borne, je l’épargne beaucoup même si elle est de droite.” Une forme de retenue au nom de la défense de la place des femmes au sommet. La phrase fait hurler l’entourage de la Première ministre. "C’est effrayant en matière de pratique politique genrée", réagit une proche. "Selon cette logique, il faudrait donc aussi épargner Marine Le Pen ?” s’interroge la même, qui constate néanmoins qu’à ce jour, les attaques les plus vives contre la Première ministre proviennent de sa propre famille politique.

Le constat est dressé en ces termes, crus : "C’est chez nous qu’elle est la cible de machistes." De quoi poser cette question : la guerre des sexes aura-t-elle lieu à l’Assemblée Nationale ?

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