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Le brief politique. Aides sociales : Bruno Le Maire met le feu aux poudres jusqu'au sein de la majorité

Le ministre de l'Économie a déclenché une cascade de réactions en suggérant, dimanche, de baisser les aides sociales en cas de baisse du chômage.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, le 17 mai 2018 à Bézéril (Gers). (MAXPPP)

Plusieurs manifestations sont prévues cette semaine, à commencer par celle des fonctionnaires mardi 22 mai. Dans ce climat social bien chargé, le ministre de l'Économie, a mis le feu aux poudres, dimanche, en parlant de la baisse des aides sociales. "À partir du moment où nous réussissons à créer des emplois dans le secteur privé, il peut être légitime de réduire la politique sociale sur l'emploi",  a déclaré Bruno Le Maire dans Le Grand rendez-vous d'Europe 1 et CNews.

Depuis, il y a des réactions en cascade, de gauche à droite. "Ce sont des méthodes de voyous, a estimé le député de La France insoumise Alexis Corbière, sur CNews. Tout ce qu'il raconte à l'heure actuelle vise à raboter les aides sociales, à supprimer de la solidarité. Il n'y a pas trop de solidarité dans ce pays, il n'y en a pas assez !" Même indignation du côté du Front national avec son porte-parole Sébastien Chenu, invité sur franceinfo : "Je suis effondré de ce que j'ai entendu par Bruno Le Maire qui, benoîtement, vient nous dire que les gens qui ont le plus besoin d'être soutenus par l'effort de solidarité national, on va leur dire : 'Serrez-vous davantage la ceinture.' Et de l'autre côté, il y a 700 personnes en France qui bénéficient de l''exit tax'."

Crispation chez les députés LREM

Bruno Le Maire a même réussi à fâcher les députés de sa majorité. Baisser les aides sociales en cas de baisse du chômage, c’est une "mauvaise idée", selon Brigitte Bourguignon, la présidente de la commission des affaires sociales. "Ce message, je ne le partage pas tout à fait, a renchéri, lundi, sur franceinfo, le député La République en marche Jean-Baptiste DjebbariLe prisme ne peut pas être que financier ou économique, il doit être celui de la justice sociale et c'est ce que nous nous emploierons à faire dans le cadre de la loi de finances de l'année prochaine." Lundi soir, l'Élysée n’a pas voulu faire de commentaire sur cette idée de baisser les aides sociales. 

L'info du brief

Emmanuel Macron va présenter, mardi 22 mai, des mesures pour les banlieues. À ses côtés il y aura... Jean-Louis Borloo. Pourtant, le rapport de l'ancien ministre de la Ville - commandé par l’Élysée - n’a pas franchement plu au président de la République : trop cher et trop similaire aux précédents plans pour la banlieue.

Emmanuel Macron préfère mobiliser tous les ministères pour qu’ils accentuent, dans les quartiers, ce qui est fait partout ailleurs. Il annoncera tout de même quelques mesures, comme la création de crèches, des stages pour les lycéens ou encore des formations spécifiques pour les jeunes. Avant de s'exprimer, le chef de l'État laissera donc Jean Louis Borloo dire quelques mots. Les deux hommes se sont vus la veille en fin d’après-midi à l’Élysée pour se caler sur la forme et sur le fond.

La note du brief

C’est un 20/20 pour le couple Obama. L’ancien président américain et sa femme se lancent dans la production de films, de documentaires et de séries pour Netflix. Promis : ils ne vont pas en profiter pour critiquer Trump. Nos anciens présidents devraient s’en inspirer au lieu de ressasser le passé. Voilà une belle idée de reconversion.

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