Le ministre de la Fonction publique veut booster l'intelligence artificielle dans les services de l'État

L'objectif - affiché - de Guillaume Kasbarian : développer de nouveaux outils pour faciliter la vie des fonctionnaires et des usagers, et ne pas être à la traîne des autres administrations européennes.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian ambitionne de développer un outil d'intelligence artificielle pour accélérer les procédures au sein des différents services de l'Etat. (FRED DUGIT / MAXPPP)

Donner un "coup de booster" à l'intelligence artificielle, à tous les étages. Le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian, macroniste historique, qui s'inscrit dans la philosophie de la "start-up nation", y travaille, selon les informations de franceinfo, lundi 11 novembre. Ce proche de Gabriel Attal ambitionne notamment de développer un outil, un chat GPT à la française, à destination des services de l'État pour accélérer les procédures et décharger les agents des tâches les plus rébarbatives, les moins valorisantes, leur débloquer du temps "pour être encore plus au contact du public", défend son entourage.

Accélérer le partage d'informations ou le dépôt de plainte 

Parmi les pistes, ses équipes imaginent très concrètement de faciliter le partage des dossiers médicaux entre plusieurs hôpitaux. Aujourd'hui des établissements utilisent encore le fax ! Autre idée : faciliter le dépôt de plainte auprès des forces de l'ordre, qui ne dépendent pas directement du ministère de la Fonction publique. Cette intelligence artificielle pourrait enregistrer notre témoignage pour le retranscrire bien plus rapidement que quand un policier est obligé de tout taper à la main. Dans la justice aussi, l'outil pourrait résumer en quelques minutes un dossier long comme le bras.

Un partage d'informations sensibles qui posent des questions de cybersécurité. Mais en privé le ministre minimise : "Il ne faut pas que les garde-fous deviennent un empêcheur d'avancer". Dans son équipe, il y a des spécialistes de la tech. L'une d'elles assure à franceinfo que l'État est en mesure de créer ses propres systèmes, bien plus sécurisés, comme le chatbot 100% français Albert, une intelligence artificielle qui répond aux questions qu'on lui pose par écrit, disponible au sein des maisons France services. Vous arrivez, par exemple, avec une question bien précise sur votre retraite. L'agent en face de vous a simplement à écrire au chatbot pour obtenir la réponse la plus adaptée à votre situation.

Ce sont des pistes, mais selon les informations de franceinfo, Guillaume Kasbarian prépare un déplacement sur ce thème très prochainement. Il cherche en parallèle à convaincre les autres ministres de le suivre dans sa démarche, il les voit un par un : Geneviève Darrieussecq à la Santé, Bruno Retailleau à l'Intérieur, Didier Migaud à la Justice... Avec l'idée de casser le ronron de la grosse machine de l'administration française, et de faire au passage, quelques économies, ce qui ne va pas forcément rassurer les fonctionnaires, déjà remontés contre le ministre.

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